Menaces militaires :

A l’encontre des pays libres qui n’accueillent les entreprises étrangères que dans la perspective de procurer du travail à leurs citoyens, le gouvernement vietnamien souffre sans piper que les compagnies chinoises importent tout leur personnel au nombre de dizaines de milliers, voire bien plus, et se refusent à tout contrôle de la part de son administration. Entre également dans ce comportement de servilité/arrogance un souci de dissimulation d’une réalité bien plus inquiétante. Les terrains immenses concédés à la Chine pour leurs usines qui n’en nécessitent pas tant, situés de surcroit dans les positions les plus stratégiques du pays, protégés de barbelés et interdits aux Vietnamiens, fussent-ils des représentants de l’autorité publique, ne peuvent abriter que des complexes militaires dont le personnel se compose des soi-disant employés d’usines. Armements de toutes tailles passés par la frontière ouverte peuvent y être aisément camouflés, surtout si des tunnels y sont creusés. D’ailleurs, si l’on en croit la rumeur, les Chinois sont en train (ou ont fini) de construire en secret deux tunnels assez grands pour l’usage de tanks et de camions, pour relier la région des hauts-plateaux et le delta du Mékongxxxiv.

Actuellement, en cas d’invasion armée, la Chine peut mouvoir à tout moment des régiments par le Nord-Vietnam dont la région frontalière et la baie du Tonkin sont déjà sous son contrôle, au Centre elle dispose des bases sur les Hauts plateaux aussi bien que sur la côte avec le port de Vũng Áng où peuvent entrer ses sous-marins et gros navires. Plus éloigné, le Sud sera atteint par des troupes descendues du Centre, et aussi par des avions partant des pistes d’atterrissage construits récemment sur les îles Paracel et Spratly volées au Vietnam. Si les intrigues en cours réussissent, la Chine se rendra bientôt maîtresse de plusieurs aéroports régionaux déficitaires qu’elle pourra transformer en aérodromes militaires.

Pour parfaire l’encerclement du Vietnam et empêcher tout approvisionnement en sa faveur par voie terrestre aussi bien que maritime, la Chine a noué une solide alliance avec le Laos et le Cambodge, lequel lui a même loué pour 90 ans une base navale dans le port de Sihanoukville d’où elle peut surveiller la mer du Sud. En cas de nécessité, par exemple d’intervention américaine, elle a déployé une rangée de missiles sol-air aux îles Paracel pointées où, sinon sur le Vietnam distant d’à peine une trentaine de km.

Tous ces préparatifs militaires ne font que concrétiser l’ambition belliqueuse de la Chine, ambition qu’elle n’a jamais dissimulée : sur le site web sina.com de l’armée chinoise les auteurs des articles publiés le 5/9/2008 puis le 20/12/2014 expliquent comment la Chine peut conquérir rapidement le Vietnam ! Mais, en bons disciples de Sun Zi et en amateurs du jeu de go, surtout après l’invasion ratée de 1979, les Chinois préfèrent n’utiliser la force qu’en dernier recours, après avoir étouffé l’adversaire. C’est ainsi que depuis des dizaines d’années la Chine a appliqué patiemment envers son petit voisin « la stratégie du vers à soie » qui vient à bout par grignotage d’un gros tas de feuilles de mûrier.

La population vietnamienne, prise entre le marteau chinois et l’enclume gouvernementale, préfère pour beaucoup vivre dans le déni ou le fatalisme. Mais les négateurs de la menace chinoise ne peuvent contester l’omniprésence des Chinois dans le pays, et depuis les fuites sur le traité de 1990, surtout depuis le développement de la technique « livestream » sur Facebook qui permet l’échange direct des informations, ils prennent conscience du danger imminent que le pouvoir communiste veut leur cacher. Pour leur part, les traîtres de l’appareil d’Etat, mis au parfum depuis longtemps, ne cherchent qu’à se constituer une fortune conséquente par racket et concussion, puis à la transférer à l’étranger par des moyens plus ou moins licites. Cependant que le Vietnam risque la faillite pour une dette actuelle de 117 milliards USD équivalant à 64% du PNBxxxv qu’il est incapable de payer (à l’échéance de juillet 2017 le service de la dette du Vietnam s’élève à 24% du budget national)xxxvi, vu que les caisses du pays sont vides (en beaucoup d’endroits les fonctionnaires et les employés d’entreprise étatiques ne sont pas payés depuis des moisxxxvii), on estime à plus de 600 milliards USD l’argent volé au peuple des apparatchiks vietnamiens déposé aux Etats-Unis, et à plus de 200 milliards USD celui déposé par eux dans les banques suissesxxxviii. Tous ces félons communistes continuent d’abreuver le peuple de mensonges lénifiants pour leur vanter la douceur de vivre dans un Vietnam en marche vers la modernité, mais eux-mêmes prennent la précaution d’envoyer par avance leurs femmes et enfants dans les pays capitalistes, de préférence chez le plus « honni », les Etats-Unis. Les empêcheurs de tourner en rond, à savoir ceux qui assistent les victimes d’injustice, les « démocrates », les citoyens ouvertement hostiles au Parti ou à la Chine, sont tolérés pendant un certain temps pour faire croire à l’opinion internationale qu’ils vivent dans un pays libre, puis un beau jour ou plus souvent une belle nuit (comme c’est la coutume dans les dictatures) ils sont arrêtés, battus, emprisonnés, parfois tués. La police politique a ainsi kidnappé les démocrates les plus notoires pour les détenir on ne sait où, afin de décourager ceux qui sont tentés de participer à la manifestation générale du 5/3/2017xxxix; à Saigon, ceux qui ont eu le courage de manifester ont été durement réprimés, et à cette occasion ils ont découvert que les policiers les plus brutaux qui les battent cruellement sont en fait des Chinois.

Hormis la minorité des chiens de garde du régime, le peuple vietnamien refuse l’idée de tout rattachement à la Chine. Mais, trahi par ses propres dirigeants devenus « l’ennemi intérieur », comment pourra-t-il s’opposer au puissant « ennemi extérieur » quand viendra l’heure fatidique ? Le seul espoir pour le Vietnam de rester indépendant est un soulèvement général assez considérable pour renverser le pouvoir vendu de Hanoi et mettre à la place un gouvernement démocratique qui prendra à cœur les intérêts nationaux et saura nouer des alliances militaires avec les pays libres. Et cela avant un déploiement militaire chinois. Or, soumis depuis près d’un demi-siècle pour le Sud et d’un siècle pour le Nord, à l’un des plus féroces régimes politiques qui existent, les Vietnamiens ont perdu leur énergie et leur confiance en eux-mêmes. Pour se révolter, ils doivent vaincre la peur paralysante des foudres du régime qui leur est inculquée dès l’enfance.

Cependant le temps presse et nous ne pouvons assister sans réagir à la mort lente d’un peuple jadis fier et courageux. A vous tous les hommes et femmes de bonne volonté, épris de justice et de liberté, je vous adjure de vous pencher sur le drame du Vietnam ! Alertez l’opinion publique internationale pour contrer les menées annexionnistes de Pékin ! Spécialement ceux qui parmi vous avez, par vos vociférations contre la guerre du Vietnam dans les années 1960, contribué à pousser l’Amérique à l’abandon de la république du Sud-Vietnam pour la faire tomber dans les mains de la clique des sinistres assassins de Hanoi, prenez vos responsabilités et rachetez-vous en dénonçant aussi fort qu’autrefois la criminelle politique chinoise ! Montrez aux Vietnamiens qu’ils sont activement soutenus, et par la chaleur de votre sympathie communiquez-leur la flamme qui leur manque pour surmonter leur peur ! Aidez-les à reprendre leur droit de vivre libres dans un pays libre !

Paris, le 9/3/2017, version révisée le 19/4/2017

Đặng Phương Nghi

Archiviste-paléographe

Em : dpnghi@gmail.com