Destruction des forêts, poumon du Vietnam :

Trente ans de guerre avec des bombardements massifs n’ont détruit que 16% (et non 60% comme le clame la propagande officielle) des forêts vietnamiennes d’après un calcul basé sur les chiffres souvent contradictoires donnés dans divers articles dont il ressort qu’en 1943 le Vietnam était boisé à 43%, (c’est-à-dire sur 140.000 km2, puisque la superficie totale du Vietnam est de 330.000 km2) et que de 1943 à 1973 les forêts détruites couvraient 22000 km2 ; mais 17 ans après la guerre (en 1990) la couverture en forêt n’est officiellement que de 92.000 km2, ce qui veut dire qu’en temps de paix 26.000 km2 de forêts ont été détruits, soit plus et plus vite qu’en temps de guerre. Et la déforestation continue, malgré un grand effort de reforestation depuis. En 2013, les forêts recouvrent 39% du territoire, mais 25% de ces forêts ne sont constitués que par un reboisement en essences peu ombrophiles et pauvres en diversité comme le pin et l’eucalyptus. De plus avec la déforestation vient l’érosion et la dégradation des sols nus dont 40% devient impropre à la culturexviii.

Parmi les causes de la déforestation, la principale est certes la croissance démographique avec ses conséquences en besoin d’espace, de construction, de bois de chauffage (cuisine) et en développement agricole et industriel, mais le facteur le plus funeste est la destruction systématique des forêts par les exploitants chinois auxquels le pouvoir vietnamien a attribué la concession de milliers de km2 à la frontière du Nord et sur les hauts-plateaux du Centrexix. Ajoutez à cela le pillage organisé par les trafiquants de bois dont les chefs sont d’ordinaire des Chinois de mèche avec les autorités locales qui tirent de ce commerce illégalxx représentant la moitié du commerce du bois un profit de 2,5 milliards USD par an. La déforestation du Vietnam est d’autant plus déplorable que le ravage concerne des belles forêts pluviales, surtout des forêts primaires aussi rares que précieuses par leur biodiversité (elles abritent ou abritaient plus de mille espèces différentes, dont 8,2% endémiques et 3,4% protégées par l’ONU): de 10% (des forêts) encore en 1996, il n’en reste que 0,6% soit 80000 ha en 2012. En seulement une vingtaine d’années le régime communiste de Hanoi a ainsi réussi à dilapider le fabuleux héritage ancestral des forêts d’or (rừng vàngxxi).