Mise au pas politique :

– En 1999 un traité sur la frontière terrestre stipule la cession de 900 km2iv (équivalents à 60% de la superficie de la province de Thái Bình) y compris la moitié de la cascade Bản Giốc et le poste Nam Quan, deux sites historiques chers au cœur des Vietnamiens.

– En 2000 par un traité sur le golfe du Tonkinv le pouvoir de Hanoi cède à la Chine près de la moitié (44% ou 16000 km2) des eaux territoriales dans le golfe ainsi que la plage de Tục Lãm avec en plus le droit pour les Chinois d’exploiter économiquement les richesses naturelles du golfe dans la zone vietnamienne sous couvert de coopération. Ces deux accords sur les frontières ne sont en réalité que des textes d’application de trois traités signés par Hồ Chí Minh avec Pékin en 1957, 1961 et 1963vi.

– En 2013 dix résolutions sur la coopération permettent à Pékin de contrôler l’entière politique du Vietnam. Des Chinois de Chine ou anciennement du Vietnam (ceux qui partirent en 1978) spécialement formés furent placés par le pouvoir chinois à divers postes de direction de tous les échelons dans toutes les institutions vietnamiennes, surtout dans la police et l’armée, jusqu’aux plus hautes charges de l’Etat : Actuellement, le président de la république Trần Đại Quang, le vice-premier ministre Hoàng Trung Hải considéré comme le bras droit de Pékin, le vice-président du Parlement Tô Huy Rứa et le ministre de la police Tô Lâm sont des chinois ou d’origine chinoise. De la sorte, les cadres et dignitaires à l’esprit rebelles à la sinisation sont vite repérés et mis hors d’état de nuire : Une vingtaine d’officiers haut-gradés connus pour leur hostilité à la Chine, dont le chef de l’Etat-major Đào Trọng Lịch et le commandant en chef de la 2e zone militaire Trần Tất Thanh, disparurent dans un « accident d’avion pour cause de brouillard » en mai 1998 ; plus récemment, en juillet 2016, trois mois à peine après sa nomination, le général Lê Xuân Duy, un autre commandant en chef de la même zone (très importante à cause de son voisinage avec la Chine et le Laos), héros de la guerre sino-vietnamienne de 1979, connut plutôt une « mort subite ». Et le même sort est réservé en décembre 2016 au ministre de la défense Phùng Quang Thanh, pourtant pro-chinois, pour ses velléités patriotiques

– En 2014 le traité sur un « projet de deux couloirs stratégiques » donne à la Chine le droit d’exploiter économiquement les six provinces frontalières (c’est-à-dire en fait la destruction de magnifiques forêts primaires du pays) et la région de Điện Biên, ainsi que l’établissement de deux couloirs stratégiques, Lào Cai – Hà Nội – Hải Phòng et Móng Cái – Hà Nội.

– En janvier 2017, Nguyễn Phú Trọng, le secrétaire général du parti actuel est allé à Pékin signer 15 conventions promouvant une plus étroite coopération entre les deux pays, en particulier dans les domaines militaire, policier et culturel, laquelle coopération doit être comprise comme une plus grande sujétion, avec à terme l’incorporation de l’armée et la police vietnamiennes dans l’armée et la police chinoisevii, c’est-à-dire la fin du Vietnam.

– Quant à l’occupation des îles Paracel et Spratly par la Chine, le pouvoir de Hanoi l’entérine en quelque sorte car il réprime toute manifestation publique contre elle, et ne proteste guère ou très mollement devant les constructions et les forages que les Chinois y fontviii.

Tous ces traités furent suivis d’accords économiques permettant à Pékin d’envoyer en masse ses ressortissants sous couvert d’employés et d’ouvriers dans les endroits les plus stratégiques du Vietnam :

  • Accord pour deux entreprises conjointes (en fait chinoises car la majorité du capital vient de Chine) de bauxite installées sur le « toit » des Hauts Plateaux du Centre, d’où l’on peut dominer toute l’Indochine .

  • Accord pour l’exploitation par les Chinois des forêts primaires, ce qui revient à laisser la Chine détruire les plus belles ressources naturelles du Vietnam tout en lui permettant de contrôler des points les plus cruciaux du Nord du pays.

  • Permission aux entreprises chinoises de s’installer sur tout le littoral vietnamien, de Móng Cái à Cà Mau.

  • Possibilité pour les Chinois de fonder des villes chinoises dans tout le pays comme à Bình Dương, où la seule langue utilisée est le chinois et où les échanges se font en yuan chinois.

  • Permission aux ressortissants chinois de venir au Vietnam sans visa, de circuler et de s’installer librement au Vietnam où ils peuvent se marier avec des Vietnamiennes dont les enfants deviendront systématiquement chinois. Par contre, un visa est toujours exigé pour les Vietnamiens allant en Chine, et de nombreux quartiers chinois au Vietnam sont interdits aux Vietnamiens, même aux autorités publiques vietnamiennes.

La reconnaissance tacite de l’appartenance du Vietnam à la Chine se manifeste par l’adoption d’un drapeau chinois à 6 étoiles (une grande étoile entourée de 5 au lieu des 4 petites étoiles officielles) sur lequel le peuple vietnamien figure symboliquement comme un des peuples conquis à l’égal des peuples de la Mandchourie, de la Mongolie intérieure, du Tibet et du pays Ouighour. Ce drapeau chinois, apparu pour la première fois en 2011 en arrière-fond derrière une speakerine de la télévision officielle VTV suscita une telle interrogation indignée qu’il fut vite retiré ; on le revit pourtant en millier d’exemplaires agité par les écoliers vietnamiens pour l’accueil du vice-président chinois Xi Jinping en 2012. Face au tollé général, le gouvernement se contenta d’imputer le fait à une erreur technique des fabricants du drapeau (sic!). Ce qui n’a pas empêché ledit drapeau de figurer dans une salle de réunion de hauts-gradés vietnamiens et chinois à Lào Cai en 2015 et actuellement dans de nombreux commissariats.

D’ailleurs, le drapeau rouge avec une étoile jaune au milieu qui représente officiellement le Vietnam communiste que Hồ Chí Minh imposa au Vietnam n’est que l’emblème des jeunes pionniers communistes chinoisix (et non pas celui de la province de Fujian comme le prétend la rumeur). Additionné avec la forte probabilité que le fameux Hồ Chí Minh identifié avec le révolutionnaire vietnamien Nguyễn Tất Thành alias Nguyễn Ái Quốc est en fait un imposteur chinois, son sosie, dénommé Hồ Tập Chương (Hu JiZhang) alias Hồ Quang (Hu Guang), chargé par l’Internationale communiste de personnifier l’espion soviétique vietnamien après sa mort en 1932 dans les geôles de Hông Kông ((d’après la révélation apportée dès 1946 par un auteur taiwanais, Ngô Trọc Lưu (Wu ZhuoLiu), dans un livre intitulé « Hồ Chí Minh » écrit en japonais, confirmée en 1949 par un journal local du PCC, Cương Sơn (Gang Shan), réaffirmée nettement dans une biographie controversée sur « La moitié de la vie de Hồ Chí Minh » publiée par un autre universitaire taiwanais, Hồ Tuấn Hùng (Hu JunXiong) en 2008x)), ce trait en dit long sur la machination annexionniste des dirigeants chinois et leur détermination mûrie depuis très longtemps de conquérir le Vietnam.

Nul étonnement après cela à ce que les Chinois se comportent en maîtres arrogants, certains hauts dignitaires de Pékin ne se privant pas de traiter publiquement les dirigeants vietnamiens de « bâtards ingrats » quand Hanoi ose protester timidement contre l’un de leurs abus.

La soumission du Vietnam à la Chine se traduit par la répression violente de toute manifestation anti-chinoise (contre l’occupation des terres sur la frontière du Nord ; contre celle des îles Paracel et Spratly, traditionnellement vietnamiennes, convoitées par la plupart des pays de la région pour ses riches gisements de pétrole représentant 25% des réserves mondiales, que la Chine a arrachées au Vietnam par les armes en 1974 et en 1988 ; ou contre l’implantation des usines de bauxite dans une région particulièrement sensible du point de vue environnemental en 2009-2011, etc.) : des centaines de militants patriotes furent arrêtés, battus et mis en prison où beaucoup moururent par suite de mauvais traitements. Répression d’ailleurs toujours de mise, comme par exemple ces derniers mois envers les protestataires contre l’entreprise Formosa (taiwanaise par son nom et son siège en Formose, mais chinoise par son capital et donc sa gestion).