SOS Vietnam

STOP à son annexion génocidaire par la Chine Communiste

Auteur/autrice : SOS Vietnam Page 4 of 6

« The Vietnam War » – Quelques propos nécessaires

 par Phạm Tín An Ninh

Pour clore le dossier « The Vietnam War », nous donnons ici la traduction de la critique la plus juste et la plus objective selon nous de cette série documentaire.

La série documentaire The Vietnam War, réalisée par Ken Burns et Lynn Norvick, actuellement [novembre 2017] diffusée largement sur la télévision NRK (Norvège), a reçu des louanges de la part d’un bon nombre de media gauchistes norvégiens. Cette série, présentée aussi aux Etats-Unis le mois dernier sur le réseau PBS, a suscité une vague de polémique avec beaucoup plus de blâmes que de compliments, de la part autant des Américains que des Vietnamiens.

Comparé avec « Ten thousand days war » de Michael Maclear, “The Vietnam War” est reconnu meilleur mais reste un mauvais film. Les réalisateurs continuent de suivre le sentier des préjugés des media américains. Alors que la majorité des personnes concernées, qui ont pris part à cette guerre et en subissent les conséquences, perçoivent aisément la partialité, l’inexactitude du film, depuis les pensées, les documents, les images jusqu’aux interviews et aux objectifs de la réalisation.

1/- Tout d’abord, il faut savoir qui est Ken Burns, le réalisateur de The Vietnam war ?

Durant la guerre du Vietnam, Ken Burns était un membre efficace du mouvement pacifiste. C’est un homme de gauche (liberal), ardent défenseur du parti démocrate.

Avec une telle personnalité, il est naturel que Ken Burns porte un lourd préjugé sur la guerre du Vietnam. Ce sont les pacifistes comme lui qui ont fabriqué ce jugement assez répandu : « la guerre du Vietnam n’est pas perdue au Vietnam mais aux Etats-Unis ».

2/- The Vietnam war se base sur quels documents et quelles images, fournis par qui ?

Naturellement, le film repose pour la plupart sur des documents et images des Etats-Unis et du Vietnam communiste. On sait que les gouvernements communistes ne respectent jamais la vérité, de sorte que tous les documents et images qu’ils fournissent semblent les avantager. La République du Vietnam n’existe plus, toutes ses archives ont été dispersées ou détruites, elle n’a plus de voix pour témoigner que le droit est de son côté, bien qu’elle ait été la force principale dans la guerre et que ce soit elle qui en ait supporté le plus de séquelles.

3/- The Vietnam war a interviewé qui ?

Il y a trois catégories d’interviewés :

– Des Américains, un certain nombre d’anciens combattants au Vietnam, des fonctionnaires du gouvernement, des journalistes, des personnes ayant leur époux et/ou enfants morts au Vietnam et aussi des membres clés du mouvement pacifiste d’alors.

– Des Vietnamiens du Vietnam. Quasiment tous sont des officiers de haut rang, des écrivains et journalistes au service du régime communiste. Tout le monde comprend que lorsque des cinéastes veulent prendre contact avec eux, ils doivent passer par les autorités vietnamiennes pour l’arrangement et le choix des rencontres, au moins ils doivent en obtenir l’autorisation, et bien sûr, ils doivent dire des choses utiles à la propagande du régime.

– Des Vietnamiens du Sud (de la République du Vietnam) vivant aux Etats-Unis, comprenant un certain nombre d’anciens officiers et agents diplomatiques et quelques personnes ayant réussi en Amérique.

Cependant, dans tout le film n’importe qui peut voir qu’ils parlent très peu. Quelques courtes phrases. Naturellement, les réalisateurs n’ont pas cherché à les interviewer pour ne leur poser qu’une ou deux brèves questions, sûrement leurs paroles ont été coupées pour ne laisser que quelques phrases utiles au point de vue des cinéastes. Exception est faite pour Mme Dương Văn Mai Elliot, personnage qui apparaît le plus souvent et qui parle le plus longtemps.  C’est un écrivain, auteur de l’ouvrage « The secret willow », livre ayant concouru au prix Pulitzer et prenant comme sujet quatre générations d’une famille vietnamienne. Originaire du Nord, dont le père travaillait pour la France, elle émigra en 1954 dans le Sud avec toute sa famille, hormis sa sœur aînée restée avec son époux partisan. En 1960, elle obtint une bourse pour étudier les affaires étrangères aux Etats-Unis. En 1964, à l’âge de 23 ans, elle se maria avec un Américain de même métier qu’elle et tous les deux travaillèrent pour la Rand Corporation à Saïgon de 1964 à 1967. Avec un tel cursus, elle doit bien connaître la situation politique et militaire au Nord-Vietnam avant 1954 comme celle du Sud-Vietnam après. Cependant, à partir du milieu des années 1960, il semble qu’elle regarde la guerre du Vietnam sous le prisme américain.

Un autre personnage particulier est le magistrat Phan Quang Tuệ. C’est le fils aîné de Phan Quang Đán, le fondateur du parti Démocratie libre, opposant farouche au gouvernement Ngô Đình Diệm, qui participa au coup d’état avorté du 11-11-1960 (en tant que membre politique et conseiller) et fut pour cela arrêté puis emprisonné. Sous la deuxième république, Phan Quang Đán se porta candidat aux élections au poste de vice-président en tandem avec (le candidat président) Phan Khắc Sửu, mais fut battu par le couple Nguyễn Văn Thiệu – Nguyễn Cao Kỳ. Pour cette raison, dans The Vietnam war, son fils Phan Quang Tuệ fait des déclarations négatives pleine de rancoeur sur le régime Ngô Đình Diệm et les gouvernements sud-vietnamiens suivants, au lieu de parler avec la conscience d’un intellectuel.

4/- L’inexactitude commence avec le qualificatif donné à la guerre. Ken Burns l’appelle « guerre civile ». Ce n’est pas adéquat. S’il en est ainsi, il n’y aurait pas 58.220 Américains morts au Vietnam. C’est à cause de cette distorsion (dans la dénomination) que dans tout le film on invoque rarement les pays communistes, en particulier l’URSS et la Chine qui ont toujours été les « patrons » des communistes vietnamiens et les ont aidés de toutes leurs forces afin d’apporter la victoire au Nord-Vietnam. Cependant que les Etats-Unis qui considèrent le Sud comme l’avant-poste du Monde libre, se sont précipités au Vietnam dans le but d’empêcher la vague rouge de déferler dans le Sud-est asiatique. En outre, l’armée du Sud-Vietnam (République du Vietnam) n’a jamais poussé ses troupes au Nord, se contentant de défendre le Sud pour y construire un régime libre et démocratique, non communiste. Quant à ce qu’on appelle Front de libération nationale, ce ne sont que des bandes de communistes infiltrés, laissés au Sud après 1954 ou arrivés clandestinement plus tard du Nord, une entité créée par les communistes du Nord pour tromper l’opinion internationale.

5/- L’attitude « paternaliste » des Américains avec leurs alliés a conduit à la défaite au Sud-Vietnam. Aucun dirigeant et aucun citoyen vietnamien du Sud ne voulaient de la présence de l’armée américaine sur son pays. ? Le président Ngô Đình Diệm avait maintes fois rejeté l’idée formulée depuis le président J.F. Kennedy de faire intervenir les troupes américaines, et c’est ce refus qui a abouti à la mort tragique de M. Diệm et son frère le 1/11/1963. (Les Etats-Unis envoyèrent l’ambassadeur Cabot-Lodge au Vietnam dans le but de fomenter un coup d’Etat, et avec le colonel de la CIA Lucien Conein, l’ambassadeur siégeait au repaire de Dương Văn Minh et des généraux traîtres, à l’Etat-major de l’armée républicaine, afin de superviser directement et de suivre le coup d’Etat).

Le Président Diệm s’est toujours opposé à l’intervention des troupes américaines au Vietnam, parce que, à son point de vue, elle ferait perdre toute légitimité à la lutte de la population vietnamienne pour la défense de sa liberté, et donnerait un prétexte à l’URSS et à la Chine d’entrer dans la danse, d’assister le Nord et de lui ordonner de pousser son armée à l’attaque du Sud-Vietnam.

Il faut se rappeler que la jeune république de Ngô Đình Diệm a été érigée au Sud après le Traité de Genève de 1954 sur les tas de cendres et rebuts des factions violentes laissées par les Français, et a dû même temps s’occuper de l’installation de plus d’un million de réfugiés venus du Nord pour échapper aux communistes. Et pourtant ce fut le plus bel âge d’or que la population du Sud-Vietnam connut, l’éducation, l’économie et même la défense nationale se développant de façon harmonieuse. Avec la politique des Hameaux stratégiques, le gouvernement Ngô Đình Diệm put détruire et quasiment éliminer presque toutes les bandes des infiltrés que les communistes avaient laissé au Sud Vietnam après le traité de Genève.

Et peut-être M. Diệm est-il le seul chef de l’Etat dans le monde à gracier les trois personnes qui ont attenté à sa vie : Hà Thúc Ký, Phạm Phú Quốc et Hà Minh Trí (qui rata son assassinat à Ban Mê Thuột).

Comparé à Hồ Chí Minh, Ngô Đình Diệm dix mille fois plus patriote, plus soucieux du peuple et plus vertueux. Il vivait dans le célibat et menait une vie ascétique, alors que Hồ Chí Minh se dénommait l’« Oncle » de tout le peuple, obligeait tout le monde à le louer et à l’adorer, cependant qu’il vivait avec plusieurs femmes, dont l’épouse d’un de ses camarades, et ordonna le meurtre d’une jeune femme qui avait un enfant de lui et voulait voir leur liaison officialisée. Un de ses crimes typiques eut lieu lors de son lancement de la campagne de Réforme agraire : il fit tuer de façon barbare de dizaines de milliers de citoyens innocents, l’une des premières victimes étant Mme Nguyễn Thị Năm, une bienfaitrice qui l’avait secouru avec ses camarades de haut rang et avait beaucoup aidé son organisation.

Mais dans l’épisode 1 de The Vietnam war, le cinéaste a fait le panégyrique de Hồ Chí Minh et sali de manière malveillante jusqu’à la caricature l’image de M. Ngô Đình Diệm. Les Américains ont profité de quelques différends avec le Bouddhisme pour prendre contact secrètement avec un certain nombre de bonzes extrémistes et les soutenir, créant ainsi une situation continuellement instable au Sud-Vietnam. Dans la réalité, après la perte du Sud, il a été révélé que nombre d’étudiants bouddhistes qui prenaient la tête de la lutte contre Ngô Đình Diệm étaient des membres du parti communiste ou collaboraient avec eux, tels Hoàng Phủ Ngọc Tường, Hoàng Phủ Ngọc Phan, Nguyễn Đắc Xuân, Nguyễn thị Đoan Trinh… à Huế, Đỗ Trung Hiếu, Dỗ Hữu Ưng, Lê Hiếu Đằng, Lê Văn Nuôi, Huỳnh Tấn Mẫm… à Saïgon. (Après la chute du régime Ngô Đình Diệm, alors qu’ils ne pouvaient plus arguer d’une « répression du bouddhisme », ces défenseurs auto-proclamés du bouddhisme continuèrent à s’opposer aux gouvernements postérieurs, provoquant l’instabilité dans tout le pays, en particulier à Huế, dans le Centre-Vietnam.)

Les Américains agissaient ainsi dans le but de justifier leur envoi des troupes au Vietnam, tout comme leur orchestration du renversement et du meurtre de Ngô Đình Diệm, l’homme qui s’était toujours élevé contre l’intervention des troupes américaines et ne demandait qu’une aide pendant la période de construction de la jeune république. De plus, quoique riche et puissante, l’armée américaine n’est pas adaptée au type de guerre au Vietnam, qui prend en majorité à l’époque la forme de la guérilla.

Un autre fait arrogant et « anti-politique » bizarre est que, dès l’entrée massive des troupes au Vietnam, les Américains se mirent à considérer évidemment la guerre comme la leur. Dans toutes les négociations et signatures de traité, ils se mettent au même rang que le Nord-Vietnam et placent le Sud-Vietnam à égalité avec le Front de libération du Sud. Alors que tout le monde sait que ce Front n’est qu’un groupe de larbins créé par Hanoï pour leurrer les instances internationales. (Juste après l’occupation du Sud-Vietnam, les communistes déclarèrent le décès du Front de libération du Sud, aucun des membres du gouvernement de ce Front ne reçut un poste important et tous furent éliminés progressivement de l’appareil dirigeant). Particularité encore pire, le Traité de Paris signé le 27/1/1973 fut l’objet d’une imposition flagrante qui permit aux Etats-Unis de se laver les mains lorsque les communistes du Nord-Vietnam le violèrent ouvertement.

6/- The Vietnam war est trop injuste envers l’armée sud-vietnamienne, une armée contrainte au suicide, qui ne peut plus s’exprimer. Alors que les Américains comptent 58.220 soldats morts au Vietnam, on dénombre plus de 320.000 soldats morts et plus de 1.200.000 blessés dans l’armée de la république vietnamienne. Lors du Tết Mậu Thân en 1968, lorsque les communistes du Nord-Vietnam lancèrent plusieurs divisions à l’attaque de nombreuses villes du Sud-Vietnam, l’armée de la république du Vietnam combattit courageusement et brisa la visée de l’adversaire, causant de graves pertes aux communistes nordistes. Les gens n’ont pas compris pour quelle raison, dans les premiers jours de la bataille de Mậu Thân, en de nombreux endroits, les Américains ne participèrent pas aux combats. Et bien que les communistes du Nord aient violé la trêve du Jour de l’an en lançant une attaque générale par surprise sur plusieurs grandes villes, ils n’ont pas été capables de s’emparer d’une seule ville. Seule Huế dut soutenir un combat de 26 jours, et les communistes du Nord-Vietnam y tuèrent sauvagement 6700 habitants innocents. Comme progrès par rapport à de nombreux films antérieurs, The Vietnam war a furtivement évoqué ce crime, mais ne mentionne qu’environ 2800 victimes, assertion accompagnée d’une confirmation et faible justification d’un ex-soldat communiste.

En été 1972, les communistes vietnamiens envahirent le Sud-Vietnam avec une force militaire puissante, comprenant tanks et canons modernes fournis par les Russes, qui partit du Nord par le Laos ; plusieurs divisions aguerries attaquèrent Quảng Trị, Kontum et An Lộc. A cette époque, les unités combattantes américaines avaient déjà quitté le Vietnam, seule, l’armée républicaine vietnamienne se défendit férocement, remportant des victoires célèbres, conservant ces villes et provoquant de lourdes pertes à l’adversaire. A cette époque les Américains avaient aussi baissé fortement leur aide au Sud-Vietnam. (A noter ce fait supplémentaire : l’armée de la république vietnamienne a toujours reçu une aide en armes et équipements bien moins efficaces comparés aux armes et équipements des communistes du Nord fournis par le camp socialiste). Une question est à poser : Lors de l’été 1972, les forces républicaines ont remporté de grandes victoires à Kontum, An Lôc et même Quảng Trị, mais The Vietnam war ne les a pas signalées ; à la place on a vu l’image d’une troupe appartenant à la division 3BB se retirant de Quảng Trị.

Une telle guerre, avec de tels hauts faits et tant de sacrifices, et dans The Vietnam war, toute une armée du Sud est quasiment réduite à une ombre évanescente, laquelle, si elle est évoquée, se résume à quelques images négatives.

–  The Vietnam war n’a cité que quelques batailles où l’armée de la république vietnamienne a malheureusement subi de grandes pertes, telles les batailles de Ấp Bắc, Bình Giã…, mais n’a pas du tout mentionné les grandes victoires remportées vaillamment par les forces républicaines dans des combats féroces comme celles d’An Lộc, Kontum, Quảng Trị… ou Tống Lê Chân (un avant-poste près de la frontière cambodgienne, gardé seulement par un bataillon, celui du 92 BĐQ/BP, assiégé et bombardé jour et nuit par les forces communistes à la hauteur parfois d’un régiment. Malgré des mois sans ravitaillement et sans évacuation des blessés, le bataillon TĐ 92/BĐQ a vaillamment combattu pendant 510 jours – du 10/5/11972 au 11/4/1974 -, ce fait aussi bien le Comité des Nations unies que le Comité international le savent). Un autre fait d’armes particulier est pleinement reconnu dans les livres d’histoire de la guerre américaine et dans les mémoires du général Westmoreland : Le régiment 37 BĐQ de la république vietnamienne fut envoyé en appui aux forces américaines pour la défense de l’axe nord-est de l’aéroport de Khe Sanh ; bien qu’il fût continuellement attaqué et bombardé par une force puissante communiste, et qu’il y eût des jours où il n’était pas ravitaillé, cette unité combattit courageusement jusqu’à la mort pendant 70 jours et nuits (du 21/2/1968 au 8/4/1968), sauvegardant solidement la ligne de défense et protégeant l’aéroport de Khe Sanh, un point important pour la sécurité d’une base américaine célèbre au Vietnam.

– Particulièrement pour la bataille de Ấp Bắc, en effet l’unité sud-vietnamienne n’a pas pu l’emporter sur le terrain pour de nombreuses raisons (parmi lesquelles une erreur américaine), mais ce n’est pas seulement aujourd’hui, dans The Vietnam war, que les réalisateurs gonflent les pertes du Sud-Vietnam et ne parlent pas des pertes de son adversaire. Le reporter de guerre Neil Sheehan, auteur de « The bright shining lie », qui suivait le corps blindé commandé par le capitaine Lý Tòng Bá, a commis beaucoup d’exagérations et d’inexactitudes dans ce livre. Plus tard, l’ex-général Lý Tòng Bá le rencontra aux Etats-Unis et le critiqua à ce sujet, ce qui le poussa à écrire l’article « After the war over » qu’il envoya au général comme une sorte de demande de pardon pour les faussetés écrites sur la bataille de Ấp Bắc. John Paul Vann, alors colonel conseiller à la division 7 BB, eut aussi des jugements et déclarations erronés sur la bataille de Ấp Bắc et sur le capitaine Bá ; plus tard, en 1972, lorsqu’il devint conseiller au IIe corps d’armée et suscita avec le général Lý Bá Tòng la victoire de Kontum, il s’excusa officiellement auprès du général pour ses jugements inexacts de naguère au sujet de la bataille de Ấp Bắc.

Il existe des opinions selon lesquelles les Américains ont créé exprès une image défaitiste de l’armée républicaine dans la bataille Ấp Bắc pour avoir un motif de faire venir leurs troupes au Vietnam.

Dans le film, interviewé, Tom Valley, un marine américain qui participa à la guerre du Vietnam, s’écrie tristement : « Les Américains reconnaissent rarement leur vaillance (des forces républicaines). Nous nous montrons méprisants envers eux, nous exagérons leurs faiblesses, uniquement pour nous vanter de nos talents ». Cette parole est sincère, mais n’est juste qu’à moitié.

–  The Vietnam war a volontairement montré un nombre de photos de propagande ultra connues dans le but de porter ombrage au Sud-Vietnam. La petite Kim Phúc, brûlée au napalm à Trảng Bàng, Tây Ninh, le 8/6/1972, illustre toute une campagne de dénigrement : elle s’est réfugiée plus tard au Canada. Quant au cas du général de la police Nguyễn Ngọc Loan qui exécuta le communiste Bảy Lốp après que ce dernier eût massacré sauvagement toute une famille depuis une vieille femme jusqu’aux jeunes enfants : Du moment que ce communiste ne porte pas d’uniforme et aucun papier, on ne peut dire que c’est un prisonnier de guerre qui doit être jugé d’après la loi sur les prisonniers de guerre. Il a été jugé comme un terroriste dangereux et cruel. Le général Loan a obtenu un non-lieu d’un tribunal américain pour ce motif.

Le reporter Eddie Adams, le photographe qui prit cette photo de l’exécution et en obtint le prix Pulitzer, a cherché la famille du général Loan pour lui demander son pardon ; apprenant son décès, il a tenu à assister à son enterrement, y a éclaté en sanglots en prononçant son oraison funèbre dans laquelle on relève ce paragraphe : « Vous êtes un héros. Toute l’Amérique devrait vous pleurer. Je déteste vous voir partir ainsi. Sans que les gens sachent quoi que ce soit sur vous ». Sur la couronne apportée par Eddie Adams a été agraphée une carte de visite avec cette note manuscrite : « Général, je suis tellement… désolé. Les larmes remplissent mes yeux ».  L’oraison funèbre d’Eddie Adams a été publiée après dans l’hebdomadaire Times le 27/7/1998.

Aujourd’hui, The Vietnam war a planté d’autres clous immérités sur le cercueil d’une personne décédée, humiliée et abattue à cause d’une photographie ne montrant qu’une pat de vérité, uniquement parce qu’il est originaire du Sud-Vietnam ! Cependant, dans tous les dix épisodes d’une durée de 18 heures, on ne voit guère d’image des communistes vietnamiens bombardant l’école primaire de Cai Lậy le 9/3/1974, faisant 32 morts et 55 blessés chez les écoliers. On ne voit aussi guère le spectacle de 2000 habitants fuyant leurs villages occupés par les communistes avec leurs ballots d’affaires personnelles en direction de la liberté, poursuivis par les bombardements communistes qui les massacrent et les laissent gisant pêle-mêle sur les 9km de route (route nationale 1 de la province de Quảng Trị) baptisée par les journalistes « Boulevard de la terreur ». Une image spéciale, que les media américains évoquent encore à ce jour, est celle d’une petite fille de 4 mois tétant sa mère morte depuis plusieurs jours ; elle fut sauvée par un marine de l’armée républicaine qui la confia à un orphelinat. Plus tard, la petite fut adoptée par un sergent américain, emmenée aux Etats-Unis à la fin de 1972, et devint un haut gradé de l’armée américaine : colonel Kimberly M. Mitchell ! Les Américains ont fait l’éloge de ce colonel de la marine d’origine vietnamienne, mais dans The Vietnam war, nulle mention du Boulevard de la terreur !

Lorsque The Vietnam war a été terminé et présenté aux Etats-Unis, non seulement le Premier ministre, mais aussi le Président et même le Secrétaire général du Parti Nguyễn Phú Trọng ont été accueillis à la Maison blanche, le Vietnam a été entièrement dégagé par les Etats-Unis de l’embargo sur les armes, a connu une normalisation complète et est devenu un partenaire stratégique des Etats-Unis. Pendant ce temps, au Vietnam, le cimetière militaire de Biên Hòa où sont enterrés plus de 16.000 soldats sud-vietnamiens tombés au combat, continue d’être dévasté, de tomber en ruine, et de voir les proches des défunts interdits d’y faire des réparations ; et les anciens combattants sud-vietnamiens continuent d’être flétris, discriminés et maltraités.

The Vietnam war, avec sa partialité et son hypocrisie, ne fait que creuser plus profondément la blessure non guérie d’un pays ravagé par la guerre, en particulier celle des soldats malchanceux du Sud-Vietnam, pourtant des alliés et amis des Etats-Unis !

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The Vietnam War – Đôi điều cần phải nói

Phạm Tín An Ninh

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Bộ phim tài liệu The Vietnam War được thực hiện bởi hai đạo diễn Ken Burns và Lynn Norvick, hiện đang được phổ biến rộng rãi trên truyền hình NRK (NaUy) và được một số báo chí thiên tả NaUy tán thưởng. Bộ phim này cũng đã được trình chiếu tháng trước trên hệ thống truyền hình PBS tại Mỹ, tạo nên làn sóng tranh cãi, nhiều phản bác hơn là ngợi khen, từ những người Mỹ lẫn người Việt, Người ta công nhận The Vietnam War có khá hơn nhiều so với Vietnam – The Ten Thousand Day War (của Michael Maclear) trước đây, tuy nhiên nó vẫn là một bộ phim tồi. Những người thực hiện vẫn tiếp tục đi theo lối mòn định kiến của giới truyền thông Mỹ. Trong khi đa phần những người trong cuộc, từng tham dự và bị nhiều hệ lụy từ cuộc chiến ấy, dễ dàng nhận ra sự thiên lệch, thiếu chính xác của cuốn phim, từ trong tư tưởng, tài liệu, hình ảnh đến việc phỏng vấn và mục đích thực hiện.

1/- Trước hết, nên biết Ken Burns, người thực hiện The Vietnam War là ai?

Suốt trong thời kỳ chiến tranh Việt Nam, Ken Burns là một thành viên đắc lực của phong trào phản chiến. Ông là một người theo phái tả, liberal và triệt để ủng hộ Đảng Dân Chủ.

Với một người như thế, tất nhiên Ken Burns luôn mang nặng thành kiến về cuộc chiến Việt Nam. Chính những người phản chiến như ông đã tạo nên một nhận định khá phổ biến “Cuộc chiến Việt Nam không thua tại Việt nam nhưng đã thua tại Hoa Kỳ”.

2/- The Vietnam War dựa theo những tài liệu, hình ảnh nào, do ai cung cấp?

Tất nhiên phần lớn dựa theo tài liệu, hình ảnh của Hoa Kỳ và của chính quyền Việt nam Cộng sản cung cấp. Ai cũng biết là các chính quyền CS không bao giờ tôn trọng sự thực, nên tất cả mọi tài liệu, hình ảnh đưa ra đều tô vẽ có lợi cho họ. VNCH không còn tồn tại, mọi tài liệu bị thất tán, phá hủy, không còn tiếng nói để chứng minh lẽ phải về họ, mặc dù chính họ mới là lực lượng chính trong cuộc chiến và đã phải nhận nhiều hệ lụy nhất chứ không phải Hoa Kỳ.

3/- The Vietnam War đã phỏng vấn những ai?

Có 3 thành phần:

– Những người Mỹ, một số cựu chiến binh tại Việt Nam, nhân viên của chính phủ, nhà báo. người có chồng, con tử trận tại Việt Nam, và có cả những người thuộc thành phần chủ chốt trong phong trào phản chiến trước đây.

– Những người Việt Nam trong nước. Hầu hết là những sĩ quan cao cấp, nhà văn nhà báo phục vụ chế độ CS. Ai cũng hiểu rằng, khi những nhà làm phim muốn tiếp xúc với họ đều phải qua chính quyền CSVN sắp xếp, chọn lựa hay tối thiểu là phải có sự cho phép, và tất nhiên phải nói những điều có lợi cho sự tuyên truyền của họ.

– Những người miền Nam (VNCH) đang sống tại Mỹ. Một số cựu sĩ quan, viên chức ngoại giao, và một vài người thành công ở Hoa kỳ.

Tuy nhiên trong suốt cuốn phim, ai cũng nhìn thấy là họ được nói rất ít. Một hai câu ngắn.Tất nhiên các nhà làm phim tìm họ để phỏng vấn, không phải chỉ để hỏi một đôi câu ngắn ngủn như thế, nhưng chắc chắn những lời nói của họ đã bị cắt bỏ, chỉ còn lại một vài câu có lợi theo quan điểm của người làm phim. Ngoại trừ bà Dương Vân Mai Elliott, là nhân vật được xuất hiện nhiều nhất và phát biểu lâu nhất. Bà là nhà văn, tác giả cuốn sách “The Sacred Willow” được đề cử giải Pulitzer trong đó nói về bốn thế hệ sống trong một gia đình Việt Nam. Bà gốc người Bắc, thân phụ Bà làm việc cho Pháp. Năm 1954 cả gia đình di cư vào Nam, ngoại trừ người chị cả ở lại cùng chồng tham gia kháng chiến. Năm 1960 bà được học bổng, sang Mỹ học về ngành ngoại giao. Năm 1964, khi 23 tuổi, bà lập gia đình với người chồng Mỹ cùng ngành và sau đó cả hai vợ chồng cùng làm việc cho Rand Corporation ở Sài gòn từ 1964 đến 1967. Với thân thế như vậy, nên bà Dương Vân Mai Elliott hiểu biết khá tường tận về tình hình chính trị và quân sự ở miền Bắc VN trước 1954, cũng như ở miền Nam sau 1954. Tuy nhiên về sau này, từ giữa thập niên 1960, dường như Bà đã có cái nhìn về cuộc chiến Việt Nam dưới lăng kính của một người Mỹ.

Một người đặc biệt nữa là Ông thẩm phán Phan Quang Tuệ. Ông là con trưởng của Ông Phan Quang Đán, người sáng lập Đảng Dân Chủ Tư Do, luôn quyết liệt chống đối chính phủ Ngô Đình Diệm và tham gia cuộc đảo chánh bất thành 11.11.1960 (với vai trò ủy viên chính trị và cố vấn), nên bị bắt cầm tù. Thời đệ nhị Cộng Hòa, ông ra tranh cử cùng liên danh với ông Phan Khắc Sữu, trong chức vụ Phó Tổng Thống, nhưng bị thua liên danh Nguyễn Văn Thiệu-Nguyễn Cao Kỳ. Do đó trong The Vietnam War, con trai ông, Phan Quang Tuệ, đã phát biểu tiêu cực về chế độ Ngô Đình Diệm cũng như các chính quyền miền Nam sau này với lòng hận thù, thay vì với lương tâm của một người trí thức.

4/- Không chính xác từ cách gọi tên cho cuộc chiến.

Ken Burns gọi cuộc chiến Việt Nam là “nội chiến”. Điều này không đúng. Nếu là một cuộc nội chiến thì đã không có 58.220 người Mỹ đã chết tại Việt Nam. Chính vì sự méo mó này, mà trong suốt cuốn phim, không thấy đề cập nhiều đến các nước Cộng sản, đặc biệt là Liên Xô và Trung Cộng luôn là những quan thầy của CSVN và hỗ trợ hết mình để mang thắng lợi cho miền Bắc CS. Trong khi Hoa Kỳ đã nhảy vào Nam Việt nam và xem miền Nam như là một tiền đồn của Thế Giới Tự Do, nhằm ngăn chặn làn sóng đỏ Cộng sản bành trướng xuống Đông Nam Á. Hơn nữa, quân đội Nam VN (VNCH) chưa hề đưa quân tấn công ra Bắc, họ chỉ bảo vệ miền Nam để xây dựng một thể chế dân chủ tự do, không Cộng sản. Còn cái gọi là MTGPMN cũng chỉ là đám CS nằm vùng, được cài lại miền Nam sau 1954, hoặc xâm nhập từ miền Bắc sau này, được CSBV nặn ra nhằm lừa bịp quốc tế.

5/- Cách hành xử “kẻ cả” của Mỹ đối với một đồng minh, đã đưa đến sự thất bại tại Nam Việt nam.

Không có một vị lãnh đạo và cả người dân miền Nam nào muốn có sự hiện diện cùa quân đội Hoa Kỳ trên đất nước của họ. Chính Tổng thống Ngô Đình Diệm đã từng cực lực lên tiếng bác bỏ ý định của Hoa Kỳ, ngay từ thời Tổng thống J.F. Kennedy, muốn đưa quân vào Nam Việt nam. và cũng chính vì việc này đã đưa đến cái chết thảm khốc của anh em ông Diệm vào ngày 1.11.1963. (Mỹ đã đưa ông Henry Cabot Lodge sang làm Đại sứ để dàn xếp một cuộc đảo chánh, và một sĩ quan cao cấp CIA, trung tá Lucien Conein, ngồi ngay trong sào huyệt của Dương Văn Minh cùng các tướng lãnh phản bội ông Diệm, tại Bộ TTM/QLVNCH, để trực tiếp giám sát, theo dõi việc đảo chánh.)

Ông Diệm luôn phản đối việc Mỹ đưa quân sang Việt Nam, vì ông nghĩ như thế sẽ làm mất chính nghĩa cho công cuộc đấu tranh của dân chúng miền Nam bảo vệ tự do, và có cớ để Liên Xô và Trung Cộng vào cuộc, ra lệnh và hỗ trợ miền Bắc đưa quân vào đánh Nam Việt nam.

Nên nhớ là nền cộng hòa non trẻ của Ông Ngô Đình Diệm được xây dựng tại miền Nam sau Hiệp định Genève 1954, trên những đống tro tàn, rác rưởi và nhiều phe nhóm bạo loạn của Pháp để lại, cùng lúc phải lo định cư cho hơn một triệu người dân di cư từ miền Bắc, trốn thoát chế độ CS. Nếu có đôi điều bất như ý cũng là lẽ tất nhiên. Nhưng đây lại là thời kỳ “vàng son” nhất mà người dân miền Nam được hưởng, giáo dục, kinh tế và cả quốc phòng phát triển tốt đẹp. Với kế hoạch Ấp Chiến lược, chính quyền Ngô Đình Diệm đã tiêu diệt và loại gần hết đám CS nằm vùng tại Nam VN, do CS gài lại sau hiệp định Genève.

Và có lẽ Ông là người lãnh đạo quốc gia duy nhất trên thế giới đã tha tội chết cho cả ba người từng giết hụt mình: Hà Thúc Ký, Phạm Phú Quốc và Hà Minh Trí (người ám sát Ông tại Ban Mê Thuột)

So với Hồ Chí Minh, ông Ngô Đình Diệm yêu nước, thương dân và đạo đức hơn gấp vạn lần. Ông sống độc thân, đạo hạnh, trong khi Hồ Chí Minh tự xưng mình là “Bác” của toàn dân, bắt mọi người phải tôn thờ ca tụng mình, nhưng đã từng sống với nhiều người đàn bà, ngay cả với vợ một đồng chí của mình, và ra lệnh giết một cô con gái trẻ sau khi có con với ông ta và cô ấy tỏ ý muốn được công khai chấp nhận. Một tội ác điễn hình của ông ta, khi ban hành Chiến dịch Cải cách Ruộng Đất, giết dã man hàng vạn người dân vô tội, trong đó có cả bà Nguyễn Thị Năm, người bị xử tử đầu tiên, là một ân nhân đã từng cưu mang ông cùng những cán bộ cao cấp, và trợ giúp rất nhiều cho tổ chức của ông. Nhưng trong Tập 1 The Vietnam War, người làm phim đã hết sức ca ngợi Hồ Chí Minh và bôi bẩn hình ảnh ông Ngô Đình Diệm một cách ác ý đến lố bịch.

Mỹ đã lợi dụng một vài bất đồng của Phật giáo, đi đêm và đứng đằng sau một số sư sãi quá khích, tạo nên tình trạng bất ổn liên tục tại miền Nam. Nhưng thực chất, sau ngày mất miền Nam, đã lộ ra rất nhiều sinh viên Phật tử đứng đầu các cuộc tranh đấu chống Ngô Đình Diệm vốn là những đảng viên hoặc đã hợp tác với Cộng sản, như Hoàng Phủ Ngọc Tường, Hoàng Phủ Ngọc Phan, Nguyễn Đắc Xuân, Nguyễn Thị Đoan Trinh … tại Huế, và Đỗ Trung Hiếu, Đỗ Hữu Ưng, Lê Hiếu Đằng, Lê Văn Nuôi, Huỳnh Tấn Mẫm … tại Sài gòn. (Sau khi chế độ Ngô Đình Diệm đã bị lật đổ, dù không còn vịn vào lý do “đàn áp Phật giáo”, nhưng những người mượn danh Phật giáo này vẫn tiếp tục phản đối các chính quyền kế tiếp, gây bất ổn cho cả nước, đặc biệt tại Huế, miền Trung Việt nam.)

Làm như vậy, chỉ với mục đích để Hoa kỳ biện mình cho việc đưa quân vào Nam Việt nam, cũng như việc tổ chức lật đổ và giết ông Diệm, người luôn phản đối việc Hoa Kỳ đưa quân vào Nam Việt nam, và chỉ yêu cầu được viện trợ trong thời gian miền Nam đang từng bước xây dựng nền cộng hòa non trẻ. Hơn nữa, dù hùng mạnh và giàu có, nhưng quân đội Hoa Kỳ không thích hợp với hình thái chiến tranh tại Việt Nam, lúc ấy đa phần là du kích chiến.

Điều trịch thượng và “phi chánh trị” quái đản khác, từ khi đưa quân ào ạt vào Nam VN, Mỹ mặc nhiên xem cuộc chiến này là của họ. Trong tất cả các cuộc đàm phán, ký kết hiệp định, Mỹ tự cho mình ngang hàng với Bắc Việt và xếp Nam VN ngang hàng với MTGPMN. Trong khi ai cũng biết rằng: MTGPMN chỉ là một nhóm tay sai do Hà Nội dựng lên để lừa bịp quốc tế. (Ngay sau khi vừa chiếm Nam VN, CS đã khai tử MTGPMN, tất cả những nhân vật trong chính phủ của MT này không nhận được bất cứ một chức vụ quan trọng nào, và bị loại dần ra khỏi guồng máy lãnh đạo). Điều đặc biệt tệ hại hơn, Hiệp định Paris ký ngày 27.1.1973 là một áp đặt trắng trợn để ngay sau đó Hoa Kỳ phủi tay khi CSBV công khai ngang nhiên vi phạm.

6/- The Vietnam War quá bất công đối với QLVNCH, một quân đội đã bị bức tử, không còn tiếng nói.

Trong khi Mỹ có 58.220 quân nhân chết tại Việt Nam, thì QLVNCH có đến trên 320.000 binh sĩ tử trận và khoảng hơn 1.200.000 bị thương. Trong Tết Mậu Thân 1968, CSBV đã tung nhiều sư đoàn đánh vào nhiều thành phố Nam VN, QLVNCH đã anh dũng chiến đấu và đập tan ý đồ của địch, gây tổn thất rất nặng nề cho CSBV. Người ta không hiểu vì lý do gì, trong những ngày đầu trong trận Mậu Thân, ở nhiều nơi, Mỹ đã không tham chiến? Và mặc dù CSBV đã vi phạm thỏa ước hưu chiến trong ngày Tết nguyên đán, bất ngờ tổng tấn công vào nhiều thành phố lớn, vậy mà đã không có khả năng chiếm được bất cứ thành phố nào. Chỉ có Huế kéo dài 26 ngày, và CSBV đã giết dã man hơn 6.700 người dân vô tội. Có tiến bộ hơn nhiều phim trước, The Vietnam War có đề cập thoáng qua tội ác này của CSBV, nhưng chỉ nói có khoảng 2.800 người bị giết kèm theo lời xác nhận và bào chữa yếu ớt của một cựu cán binh CS.

Mùa Hè 1972, CSVN đưa một lực lượng quân sự hùng hậu, với xe tăng, đại pháo tối tân của Nga sô cung cấp, từ miền Bắc và Lào xâm nhập Nam VN, dùng nhiều sư đoàn thiện chiến, đánh vào Quảng Trị, Kontum và An Lộc. Lúc này các đơn vị chiến đấu Mỹ đã rút khỏi Nam VN, chỉ có QLVNCH đã chống trả mãnh liệt, tạo những chiến thắng lẫy lừng, giữ vững được các tỉnh lỵ này và gây tổn thất rất lớn cho CSBV. Thời điểm này, Hoa Kỳ cũng đã cắt giảm khá nhiều viện trợ cho Nam VN. (Thêm một điều cần nói: QLVNCH luôn luôn được Mỹ viện trợ vũ khí, chiến cụ kém hiệu năng rất nhiều so với vũ khí, chiến cụ của CSBV được phe CS trang bị.). Một câu hỏi được đặt ra, trong Mùa Hè 1972 này, QLVN Cộng Hòa đã chiến thắng lớn tại Kontum, An Lộc và cả Quảng Trị, nhưng trong The Vietnam War không hề được nhắc tới, thay vào đó lại là hình ảnh của một lực lượng thuộc Sư Đoàn 3 BB phải lui binh khỏi Quảng Trị?

Một cuộc chiến như thế, với những thành tích và sự hy sinh như thế, nhưng trong The Vietnam War, cả một quân đội miền Nam ấy gần như cái bóng mờ nhạt, nếu có đề cập, cũng chỉ là một vài hình ảnh tiêu cực.

– The Vietnam War chỉ đưa ra một vài trận đánh mà QLVNCH không may bị nhiều tổn thất: như Trận Ấp Bắc, Trận Bình Giã… nhưng không hề nói đến những chiến thắng lớn mà Quân lực này đã anh dũng đạt được tại các trân chiến ác liệt như An Lộc, Kontum, Quảng Trị, v.v…, hay Tống Lê Chân (một tiền đồn nằm gần biên giới Việt-Miên, chỉ được phòng thủ bởi 1 Tiểu Đoàn 92 BĐQ/BP, bị lực lượng CS, có khi lên đến cấp trung đoàn luân phiên tấn công vây hãm, pháo kích suốt ngày đêm. Măc dù nhiều tháng không được tiếp tế, tản thương, nhưng TĐ 92/ BĐQ đã anh dũng chiến đấu ròng rã trong suốt 510 ngày (10.5.72 – 11.4.74), sự kiện này cả UBLHQS và UBQT tại Việt Nam đều biết). Một chiến tích đặc biệt khác mà cả quân sử Hoa Kỳ và hồi ký của Tướng Westmoreland đều có ghi nhận đầy đủ: TĐ 37 BĐQ của VNCH được tăng phái cho lực lượng quân đội Hoa Kỳ, bảo vệ tuyến Đông Bắc Phi trường Khe Sanh, mặc dù bị một lực lượng hùng hậu của Cộng quân tấn công và pháo kích liên tục, có những ngày không được tiếp tế, nhưng đơn vị này đã dũng cảm tử chiến với Cộng quân ròng rã trong suốt 70 ngày đêm (21.2.68 – 08.4.68), giữ vững được phòng tuyến và bảo vệ phi trường Khe Sanh, một cứ điểm quan trọng cho sự an toàn của cả một căn cứ nổi tiếng của Mỹ tại Việt Nam.)

– Đặc biệt Trận Ấp Bắc, đúng là đơn vị Nam VN đã không giải quyết được chiến trường, bởi nhiều lý do (trong đó có lỗi lầm của Mỹ), nhưng không phải đến bây giờ, trong The Vietnam War, các nhà đạo diễn mới cố thổi phồng sự tổn thất của Nam VN và không nói đến tổn thất của địch. Phóng viên chiến trường Neil Sheehan, tác giả cuốn “The Bright Shining Lie”, khi ấy đi theo cánh quân thiết giáp do Đại úy Lý Tòng Bá chỉ huy, cũng đã viết rất nhiều điều phóng đại, không thực trong cuốn sách. Sau này, cựu Tướng Lý Tòng Bá gặp lại anh ta tại Mỹ đã chỉ trích điều này, nên anh ta đã viết bài “After The War Over” để gởi tặng cựu tướng Lý Tòng Bá, như một lời xin lỗi về nhiều điều anh đã viết không đúng trong trận Ấp Bắc. John Paul Vann, khi ấy là Trung tá cố vấn tại Sư đoàn 7BB, cũng đã từng nhận định và có những tuyên bố sai lạc về trận Ấp Bắc và cá nhân Đại úy Bá, sau này, năm 1972, khi làm cố vấn cho Quân đoàn II, cùng Tướng Lý Tòng Bá tạo nên chiến thắng Kontum, ông Vann cũng đã chính thức xin lỗi Tướng Bá về những nhận định thiếu chính xác về trận Ấp Bắc trước kia.

Cũng đã có những nhận định là Mỹ cố tạo ra một hình ảnh thất bại của QLVNCH trong trận Ấp Bắc để có cớ đưa quân vào Nam VN.

Trong phim, khi được phỏng vấn, Tom Valley, một cựu TQLC Hoa Kỳ từng tham gia cuộc chiến Việt Nam đã buồn bã thốt lên: “Người Mỹ rất hiếm khi chịu nhìn nhận sự dũng cảm của họ (QLVNCH). Chúng ta tỏ ra khinh thường họ, phóng đại sự yếu kém của họ, chỉ vì muốn khoe khoang tài năng của ta.” Lời nói này là chân thật, nhưng cũng chỉ mới đúng được một nửa.

– The Vietnam War đã cố tình đưa ra một số hình ảnh tuyên truyền quá quen thuộc nhằm gây bất lợi cho Nam VN. Cô bé Kim Phúc bị phỏng bởi bom Napalm ở Trảng Bàng, Tây Ninh, ngày 8.6.72, bị CSVN lợi dụng, tô vẽ cho cả một chiến dịch tuyên truyền, sau này cô đã xin tỵ nạn tại Canada. Trường hợp Tướng Cảnh sát Nguyễn Ngọc Loan xử tử tên VC Bảy Lốp sau khi tên này đã tàn sát rất dã man cả một gia đình từ bà già cho đến con nít. Và khi ấy tên VC này không hề mang quân phục hay bất cứ giấy tờ gì, thì không thể gọi hắn ta là tù binh để phải hành xử theo luật tù binh chiến tranh được. Hắn ta được xử như một tên khủng bố nguy hiểm, ác độc. Tướng Loan đã được một toà án Hoa Kỳ miễn truy tố, với lý do này.

Phóng viên Eddie Adams, người chụp bức hình xử bắn được giải Pulitzer ấy, đã tìm đến gia đình Tướng Loan xin lỗi, và khi được tin Tướng Loan mất, Eddie đã đích thân đến dự đám tang, khóc nức nở khi đọc bài điếu văn, trong đó có đoạn: “Ông là một vị anh hùng. Cả nước Mỹ nên khóc thương ông mới phải, tôi không muốn nhìn thấy ông ra đi như thế này, người ta không hiểu gì về ông ấy”. (The guy was a hero, America should be crying. I hate to see him go this way – Without people knowing anything about him). Trên vòng hoa phúng điếu của Eddie Adams, có đính một danh thiếp ghi rõ dòng thủ bút: « General! I’m so…sorry. Tears in my eyes » (Thưa Thiếu tướng, tôi rất ân hận. Lệ đã tràn đầy mắt tôi).Bản điếu văn của ông Eddie Adams sau đó được tuần báo Time đăng tải vào ngày 27 tháng 7 năm 1998

Bây giờ, The Vienam War lại đóng thêm những chiếc đinh oan nghiệt trên quan tài của của một người đã chết, đã từng bị sỉ nhục và khốn đốn vì tấm ảnh mang một nửa sự thực, chỉ vì ông là người của Nam VN!

Trong khi ấy, suốt cuốn phim 10 tập, dài đến 18 tiếng đồng hồ, người ta không tìm thấy hình ảnh của CSBV pháo kích vào trường tiểu học Cai Lậy ngày 9.3.74, làm chết 32 và gây thương tích cho 55 em học sinh. Người ta cũng không hề thấy cảnh trên 2.000 đồng bào, rời bỏ làng mạc bị CS chiếm, gồng gánh chạy về phía tự do, bị CS pháo kích tàn sát, nằm chết la liệt trên đoạn đường dài 9 km (QL 1 thuộc tỉnh Quảng Trị) được báo chí đặt tên là “Đại Lộ Kinh Hoàng”. Một hình ảnh rất đặc biệt mà đến nay nhiều báo chí tại Hoa Kỳ vẫn còn nhắc đến, một bé gái 4 tháng tuổi ôm bú vú người mẹ chết từ mấy ngày trước, đã được một binh sĩ TQLC/ VNCH cứu, mang về giao cho một viện mồ côi. Sau đó, cháu bé được một trung sĩ Mỹ nhận làm con nuôi, đưa sang Mỹ vào cuối năm 1972, và sau này trở thành một sĩ quan cao cấp trong Quân đội Hoa kỳ: Đại Tá Kimberly M. Mitchell! Người Mỹ đã ca ngợi cô đại tá Hải quân gốc Việt này, nhưng trong The Vietnam War không hề nhắc tới Đại Lộ Kinh Hoàng!

Khi The Vietnam War được thực hiện và trình chiếu tại Hoa Kỳ, thì không phải chỉ có Thủ tướng hay Chủ tịch nước mà ngay cả Tổng Bí thư Đảng CS Nguyễn Phú Trọng đã được chính phủ Mỹ tiếp đón tại Tòa Bạch ốc, Việt Nam được Mỹ “dỡ bỏ hoàn toàn cấm vận vũ khí”, “bình thường hóa toàn diện” rồi trở thành “đối tác chiến lược” của Hoa Kỳ. Trong khi đó tại Việt Nam, Nghĩa trang Quân đội Biên Hòa, nơi chôn cất hơn 16.000 binh sĩ Nam Việt Nam tử trận vẫn tiếp tực bị tàn phá, hoang phế, ngăn cấm thân nhân đến sửa sang, thăm viếng, và những thương binh VNCH vẫn tiếp tục bị CS lên án, kỳ thị, phân biệt đối xử.

The Vietnam War, với sự thiên lệch, giả dối chỉ khoét sâu thêm vết thương chưa lành trên thân phận của một đất nước từng tan nát bởi chiến tranh và đặc biệt của những người lính bất hạnh Nam VN, vốn là những ngươi bạn đồng minh của Hoa Kỳ!

 

Stratégie d’effacement de la langue vietnamienne avant la fusion du Vietnam à la Chine

Nguyễn Hoàng Hân, Institut des ressources de la Mer orientale

Récemment, nous est parvenu un document secret qui confirme la sinistre volonté de Pékin de détruire la culture vietnamienne derrière le projet de changement d’écriture du professeur Bùi Hiền. Il s’agit d’un texte dont l’auteur serait Nguyễn Hoàng Hân, un expert de l’Institut d’Etudes des ressources de la Mer orientale. Nous en donnons ici la traduction intégrale avec toutes les réserves nécessaires en l’absence de moyen de vérification des faits.

Le 20-11-2017, le docteur-professeur Bùi Hiền, 83 ans, a lancé un livre « Réforme de la langue vietnamienne » pour l’usage d’une nouvelle langue vietnamienne. Une sorte de vietnamien sinisé, phonétisé selon le chinois de Pékin (synthèse du parler mandarinal et du parler vulgaire). Pour plus de compréhension, il s’agit d’une sorte de chinois appliqué aux seuls Vietnamiens dans les années à venir, phonétisé à partir du chinois, afin de faire du vietnamien un dialecte chinois, analogue au chinois en usage à Canton, au Hunan, au Tibet, au pays Ouighour, dans la Mongolie intérieure…, pendant sa période d’autonomie, avant son annexion.

Le livre de Bùi Hiền, qui comprend 2000 pages et qu’à ses dires, il a mis juste 20 ans à écrire, a obtenu le permis de publication du Ministère de l’Education vietnamien. Au Vietnam, rien que distribuer une feuille volante A4 pour faire la réclame d’un baume ou d’un remontant exige un permis de la Police. A fortiori un ouvrage sur la transformation du vietnamien en chinois. Sans l’accord du Parti, même l’aïeule paternelle de M. Bùi Hiền n’ose un tel acte. Il ‘agit ici d’une campagne d’envergure, avec planification, machination, stratégie et large diffusion afin de préparer l’esprit des Vietnamiens, en vue d’éviter leur perplexité le jour pas très lointain où la langue vietnamienne sera complètement abolie.

On crée une sorte de chinois particulier à telle ou telle région ou secteur, dans le but de tromper un peuple avant de détruire son langage, de l’assimiler doucement sous la direction et le commandement des autochtones qui sont chargés de réaliser l’annexion lequel dans le plan de 60 ans débute en 2020 et prend fin en 2060. A cette date le Vietnam ne sera plus qu’une province.

  1. Bùi Hiền ment, le Parti lui aussi ment. « L’alphabet de réforme de l’écriture vietnamienne » en question est entièrement l’œuvre du « Département de linguistique chinois », dont le chef est le professeur Từ Hướng Hòa (troisième fils du maréchal Từ Hướng Tiền) [Xu Xiangqian (徐向前, 1901-1990)] ; son élaboration s’est terminée en mars 1998, sous le Secrétariat général de Jiang Zemin (1989-2002). Maintenant, c’est le moment d’ordonner au Pouvoir vietnamien de remplir leur mission de diriger les Vietnamiens sur la voie progressive de l’assimilation et de l’intégration dans la société chinoise, de façon « paradisiaque », pacifique, au point qu’ils fassent volontairement don de leur pays pour qu’il devienne une province de la Chine !

Uông Dương — petit-fils paternel de Uông Tinh Vệ [Wang Jingwei (汪精卫, 1883-1944)], président de la république chinoise de Nankin (1940-1944) qui collabora ensuite avec les Japonais puis avec Mao Zedong, dont le benjamin Uông Triệu Quang, garde de corps de Mao à 17 ans avant d’être nommé à 40 ans « Chef du Service de protection du président Mao » eut pour fils aîné Trương Dương —  est un disciple fidèle de Xi Jinping, membre permanent du Bureau politique, vice-premier ministre de l’Institut des affaires étatiques, cumulant 5 fonctions : 1- Chef de la cellule des opérations de coordination au pays Ouighour, 2- Chef de la cellule des opérations de coordination au Tibet, 3- Chef de la cellule des opérations de coordination en Mongolie intérieure, 4- Chef de la cellule des opérations de coordination en Formose, 5- Chef de la cellule des opérations de coordination au Vietnam.

Autrement dit Uông Dương c’est le dirigeant du « Palais des colonies », celui qui a la compétence absolue sur le sort des pays susdits.

Il y a un an, à 16h de l’après-midi du 12-1-2017, au Grand hall de la rue du peuple à Pékin, M. Nguyễn Phú Trọng (Ruan Fuzhong) a signé « 15 accords » à caractère de dépendance et de soumission à Pékin. Mais l’accord n°16 n’a pas été signé sur un texte, seulement signé oralement , c’est-à-dire que c’est un « accord secret ». Il s’agit du texte « Réforme de l’écriture vietnamienne » pour qu’elle ait la consonance du chinois, que Uông Dương  remet en main propre à M. Nguyễn Phú Trọng. Le Ministère de l’Education nationale apprendra le vietnamien sinisé aux élèves du primaire en 2023, aux élèves du secondaire général en 2026 et aux étudiants de l’université en 2030.

En 1969, Zhu Enlai fit savoir à Lê Duẩn que la Chine était en train d’avoir un plan de relation diplomatique avec les Etats-Unis, et demanda au Vietnam de rester « dans la défensive », d’utiliser la solution politique et non militaire, de ne pas « attaquer » continuellement le Sud. En mars 1969 Lê Duẩn vint rencontrer Mao Zedong dans le Hunan (pays natal de Mao). Lors de cette rencontre Mao lui posa une question perfide : « Est-ce vrai que dans l’histoire le Vietnam a battu l’armée mongole des Yuan ? ». Lê Duẩn modestement répondit « En effet. » Mao Zedong de dire : « C’est de l’histoire ancienne. Mais aujourd’hui et plus tard je veux déplacer 500 millions de Chinois des miens pour les installer dans toute l’Asie du Sud-Est, et le Vietnam est le tremplin dans cette campagne, qu’en pensez-vous camarade ? ». Lê Duẩn répondit : « Le camarade président peut faire ce qu’il veut, pourvu qu’il ne pousse pas le Vietnam dans ses retranchements par l’artillerie, les tanks et les missiles»

Mao Zedong le questionna encore : « Si nous voulons utiliser le Vietnam comme un tremplin pour avancer dans le Sud-Est asiatique sans avoir recours à la guerre, il n’y a qu’un unique moyen, c’est que les deux pays doivent « coopérer ». Le sens du mot « coopérer » Lê Duẩn le comprend sûrement tout à fait ! S’il le comprend mais ne l’applique pas, c’est qu’il s’appuie sur l’URSS. C’est pour cette raison que le 17-2-1979 Deng Xiaoping ordonna aux généraux de corps d’armée Dương Đắc Chí (Yang Dezhi 杨得志) et Hứa Thế Hữu (Xu Shiyou 许世友) de prendre le commandement de 600.000 soldats, avec 400 tanks et 2200 canons de 122mm, pour déferler à travers la frontière, raser 6 villes du Nord, « donner une leçon au Vietnam ». Dans cette guerre, quoiqu’on en dise, les Chinois ont perdu nettement. Furieux, Deng Xiaoping mit hâtivement en pratique la politique de « Réforme en 4 stades ».

A la mort de Lê Duẩn le 10-7-1986 (à l’âge de 79 ans), Nguyễn Văn Linh le remplaça au poste de Secrétaire général du 18-12-1986 au 28-6-1991. Nguyễn Văn Linh « coopéra » systématiquement avec Pékin d’après le « traité secret » signé à Cheng Du (Sichuan) le 4-9-1990, dans lequel existent 10 articles qui stipulent précisément : « 1- Annexer la terre ferme (l’opinion se trompe en pensant que le Vietnam cède du territoire, des eaux territoriales. La vérité est que c’est une annexion progressive). 2Annexer la mer. 3Annexer l’économie. 4- Annexer la défense nationale. 5- Annexer la police. 6- Annexer l’espionnage. 7- Annexer le renseignement. 8- Annexer la population migrante. 9- Annexer la culture. 10- Avant l’annexion du territoire il y aura un délai de 17 ans pour l’annexion de la langue.

En 42, Lưu Tú (Liu Xiu), l’empereur Quang Vũ (Guangwu) des Han donna l’ordre au général Mã Viện (Ma Yuan) de prendre le commandement de 20.000 soldats pour envahir le Vietnam. Au bout d’un long combat, les troupes des deux sœurs Trưng en manque d’équipement et d’expérience, ne purent résister contre l’armée aguerrie de Mã Viện. Après sa victoire sur les sœurs Trưng, Mã Viện fit décapiter le tiers de la population vietnamienne et exterminer les trois lignées [du père, de la mère et du ou de la conjoint(e)] des familles Trưng, Thi, Đô, Lá, Thiều, Ngọc…, raison pour laquelle ces familles n’existent plus au Vietnam. Mã Viện s’adressa ainsi au roi Lưu Tú (le fondateur de la dynastie des Han de l’Est) : « Le Vietnam [ndt : à l’époque le Vietnam s’appelait Lĩnh Nam] a des lois propres, des coutumes propres, un langage différent de celui des Han, pour les assimiler il faut supprimer leur langue ». Mais les Vietnamiens, d’un côté « combattirent par la guérilla » durant des centaines d’années jusqu’à ce que Ngô Quyền déclarât l’indépendance, de l’autre côté firent semblant de coopérer avec les éparques chinois, apprirent le chinois, écrivirent en chinois, mais quand ils parlaient entre eux, ils utilisaient leur langue. Ils n’osaient l’appeler langue du Nam (Nam ou Sud = An Nam ou Sud pacifié) et la désignaient par « Nôm » en prononçant le mot de travers. Ils maintenaient opiniâtrement les coutumes, les lois, la langue de leur peuple, ce qui fait que le Vietnam est le seul pays parmi les Cent Việt à ne pas être assimilé à la Chine et à se perpétuer plus de 4000 ans.

L’homme de culture Phạm Quỳnh, avant d’être fusillé avec M. Ngô Đình Khôi (frère du président Ngô Đình Diệm) et Ngô Đình Huân (fils de Ngô Đình Khôi) dans le bois de Hắc Thú (Huế) en août 1945, a laissé cette parole historique : « Tant que la langue vietnamienne subsiste, notre pays subsiste. Que la langue vietnamienne disparaisse et notre pays disparaît. » Le grand écrivain Voltaire a aussi dit : « La patrie c’est le point auquel notre cœur est attaché » [ndt : la citation exacte est « La patrie est aux lieux où l’âme est enchaînée ».

Si la langue est abolie, le peuple disparaît avec elle ! Parce que la langue fait l’homme. C’est l’homme qui édifie la patrie. Si sa langue n’existe plus, l’homme devient un esclave et sa patrie tombe dans le néant, elle est effacée de la carte du monde, les coeurs seront brisés et les larmes couleront en fleuve, car « l’eau s’écoule pour toujours sans revenir à la montagne (Tản Đà) [ndt : il s’agit d’un vers du poète Tản Đà, où le mot « nước » = eau désigne aussi le pays].    

Destruction de la langue vietnamienne en marche : Projet de changement de l’écriture vietnamienne

Par Đặng Phương-Nghi

Depuis une dizaine de jours, les media officiels aussi bien que marginaux ainsi que les réseaux sociaux bruissent des discussions enflammées au sujet d’un projet de changement d’écriture du vietnamien proposé par Bùi Hiền, un professeur à la retraite, ancien vice-directeur de l’école normale supérieure des langues étrangères à Hanoï, dans un article publié en novembre dans les actes du Congrès national de linguistique tenu à Đà Nẵng en septembre 2017.

Sous prétexte de simplification et d’économie de papier (8% de moins par rapport à l’écriture actuelle) Bùi Hiền réduit les lettres de l’alphabet existant (abolition de đ et des lettres doubles pour les phonèmes spéciaux ch, gi, gh, kh, ng, ngh, ph, tr) tout en introduisant les lettres qui n’existaient pas comme les f, j, w, z, et en donnant aux anciennes lettres la valeur d’autres phonèmes (le c < les ch et tr ; le g < g et gh ; le k < c, q et k ; le q < les ng, ngh ; le x < kh). Le f remplacera le ph, le w le th et le z les d, gi et r. Et encore il ne s’agit là que de la réforme des consonnes, celle des voyelles étant à venir.

VIETNAMIEN Pinyin CHINOIS VIETNAMIEN à la BÙI HIỀN
Dân tộc  (peuple) Zan Zân tộk
Giáo dục (éducation) Záo zu Záo zụk
Giao dịch (transaction) Zao zi Zao zịk
Chính phủ (gouvernement) Cin fu Cín fủ
Lạnh giá (froidure) Lan ra Lạn’ zá
Giao thông (trafic) Zao wong Zao wôg

Le résultat déjà donne pour la nouvelle transcription un véritable charabia à l’apparence d’une langue étrangère inesthétique. Soit par exemple la phrase « le quốc ngữ est notre écriture, par suite nous devons le chérir et le respecter » : en vietnamien courant elle s’écrit « quốc ngữ là chữ viết của chúng ta, do đó ta phải quý trọng nó », dans la novlangue ce sera « kuốk qữ là cữ viết kủa cúq ta, zo dó ta fải kúy cọq nó ».

Depuis son officialisation sous la colonisation française (1878), puis sa reconnaissance comme langue nationale par le roi Bảo Đại (1932), la transcription latine de la langue vietnamienne ou quốc ngữ (= langue nationale) par les missionnaires européens au XVI-XVIIe siècles dont le plus connu est le P. Alexandre de Rhodes, auteur du Dictionnarium annamiticum, lusitanum et latinum, Rome, 1651, l’écriture vietnamienne a certes subi une évolution comme toute langue vivante, mais sans changement notable. Comme l’invention de cette écriture s’est basée, en plus du latin, sur les diverses langues natales de ses inventeurs (portugais, espagnol, français), la graphie des phonèmes parfois différente pour des sons analogues dans un certain nombre de mots suscita de nombreuses envies de réforme au cours du XXe siècle mais initiatives privées (dont celle de Hồ Chí Minh lui-même) autant que tentatives officielles (en 1902, 1906, 1956, 1959) échouèrent, faute de pouvoir concilier logique et pratique.

Le quốc ngữ tel qu’il est, malgré ses imperfections, est devenu inséparable de l’âme vietnamienne ; sa souplesse lui permet de transcrire toutes les expressions du cœur et de l’esprit tout en permettant une grande ouverture à la modernité occidentale.

La proposition de réforme de Bùi Hiền ne serait considérée que comme une élucubration de plus, bonne à jeter au panier si elle n’était pas saluée par de nombreux dignitaires comme une grande contribution à la science et ne bénéficiait pas d’une publicité nationale dans les télévisions étatiques.

Comme il se doit, à part quelques affidés du régime, l’opinion publique s’est élevée de toutes parts contre un projet qui, s’il était adopté, obligerait tous les citoyens à réapprendre leur langue, rendrait caducs tous les écrits actuels (y compris les textes administratifs, les pancartes, les billets de banque que justement le gouvernement veut remplacer par d’autres à valeur différente) dont le changement en novlangue coûterait des milliards de dollars aux contribuables (et pan pour les soucis d’économie de notre professeur réformiste !), couperait les Vietnamiens de leur culture puisque les jeunes auxquels la novlangue sera inculquée dans les écoles ne sauraient plus lire les textes imprimés auparavant.

L’adoption du quốc ngữ lui-même à la fin du XIXe siècle, malgré ses immenses avantages (enfin une écriture phonétique et non plus idéographique, accessible à tous et non plus réservée à une minorité car aisément maîtrisée, et surtout qui libère le pays de la sinisation culturelle), a été un grand traumatisme pour les Vietnamiens parce que les écrits de leurs parents et ancêtres leur devenaient hermétiques sans l’existence de traductions. Au bout de plus d’un siècle une bonne partie des livres anciens n’est d’ailleurs toujours pas traduite faute d’argent et de traducteurs compétents ; s’il fallait réécrire et republier en novlangue la masse bien plus volumineuse des livres en quốc ngữ actuel, même avec l’aide de l’ordinateur combien de siècles mettrait-on et à quel prix ? 

Alors que le quốc ngữ, dont l’adéquation avec la langue parlée est une réussite, est stabilisé et fait la fierté des Vietnamiens, seul peuple asiatique à posséder une écriture latine, on ne voit pas pourquoi tout d’un coup le pouvoir communiste de Hanoï jette sur la place publique le sujet de sa réforme. Devant le haro unanime des citoyens, le 30/11, le ministère de l’éducation nationale s’est fendu d’un communiqué selon lequel il « n’a ni la compétence ni le projet de réformer l’écriture vietnamienne à ce stade », dénégation répétée le 4/12 par le vice premier-ministre Vương Đình Huệ en réponse à des électeurs de Đức Thọ, Hà Tĩnh : « Le gouvernement et le Ministère de l’éducation et de la formation ne préconisent pas la réforme de l’écriture. Le gouvernement respecte la liberté de parole, la différence et l’esprit créatif de chaque individu ».

Rassuré, le bon peuple ? Seulement s’il n’entrevoit pas derrière le gouvernement se profiler l’ombre de Pékin.

Selon Bùi Hiền, bien qu’écrit différemment, son nouveau quốc ngữ se prononcera comme l’ancien. Mais comme plusieurs lettres ont changé de phonème, il faudra apprendre par cœur les nouvelles correspondances et malgré cela on ne pourra plus faire la distinction entre les nuances des sons analogues puisqu’ils sont reproduits de la même façon.

Sans ces acquis la prononciation des textes en novlangue aura la consonance du chinois, histoire d’accoutumer les Vietnamiens à l’écoute puis à l’usage de cette langue ? La nouvelle écriture elle-même fait penser à un mélange de pinyin (avec sa prolifération des q, w et z auparavant rare et inexistants) et de teen code (texto vietnamien), ce qui en fait un sujet d’intérêt en même temps que de plaisanterie chez les jeunes.

D’autre part, la même graphie étant utilisée pour des mots qui, quoique prononcés à peu près de la même façon (mais pas tout à fait et même différemment selon la région) ont des sens complètement différents, on assiste avec le nouvel alphabet à un appauvrissement de la langue et aussi à son éloignement des langues occidentales puisque les c, x, q, w ne représentent plus les mêmes phonèmes que dans les langues latines.

Le lancement de la nouvelle écriture accompagnée d’un logiciel de transposition de l’actuelle à la nouvelle, réalisé par Phan An, un informaticien résidant en Allemagne (par jeu ou sur commande ?), en période de destruction programmée de la culture vietnamienne pour casser les ressorts spirituels de la résistance à l’annexion chinoise, est-il un ballon d’essai pour une sinistre opération ordonnée par Pékin ? L’imposition d’une novlangue qui bouleverse complètement l’écriture ne tarderait pas à décérébrer la jeunesse en les isolant de leur passé et en les empêchant de découvrir la vérité des faits par la lecture des écrits de leurs aînés et par la communication avec leurs compatriotes d’outre-mer, et donc à leur ôter toute tentative de révolte générale.

Le démenti opposé à la rumeur du changement ne signifie qu’une remise de parti pris. Le ministère de l’éducation n’a-t-il pas parlé de non-projet à ce stade, ce qui veut dire qu’à un autre stade ce sera différent ?

Encore de la paranoïa anti-chinoise, diriez-vous ! Eh bien, sachez que si le gouvernement vietnamien ne s’est pas (encore) résolu à faire appliquer la nouvelle écriture, malgré le démenti du ministère de l’Education nationale, le vice-directeur du Service de l’éducation et de la formation de Saïgon, Phạm Ngọc Thanh, qui se dit un gros actionnaire de l’Université de technologie de la ville (HUTECH) et est probablement un Chinois, a demandé l’imposition de la novlangue à tous les étudiants de toutes les universités dépendant de son Service dès la rentrée 2018 ! (cf. http://www.gioitreviet.net/dai-hoc-hutech-se-ap-dung-cai-cach-tieq-viet-vao-nam-hoc-2018-5952).  

Récemment, nous est parvenu un document secret qui confirme la sinistre volonté de Pékin de détruire la culture vietnamienne derrière le projet de changement d’écriture du professeur Bùi Hiền. Il s’agit d’un texte dont l’auteur serait Nguyễn Hoàng Hân, un expert de l’Institut d’Etudes des ressources de la Mer orientale. Nous en donnons ici la traduction intégrale avec toutes les réserves nécessaires en l’absence de moyen de vérification des faits.

Stratégie d’effacement de la langue vietnamienne avant la fusion du Vietnam à la Chine

Nguyễn Hoàng Hân, Institut des ressources de la Mer orientale

Le 20-11-2017, le docteur-professeur Bùi Hiền, 83 ans, a lancé un livre « Réforme de la langue vietnamienne » pour l’usage d’une nouvelle langue vietnamienne. Une sorte de vietnamien sinisé, phonétisé selon le chinois de Pékin (synthèse du parler mandarinal et du parler vulgaire). Pour plus de compréhension, il s’agit d’une sorte de chinois appliqué aux seuls Vietnamiens dans les années à venir, phonétisé à partir du chinois, afin de faire du vietnamien un dialecte chinois, analogue au chinois en usage à Canton, au Hunan, au Tibet, au pays Ouighour, dans la Mongolie intérieure…, pendant sa période d’autonomie, avant son annexion.

Le livre de Bùi Hiền, qui comprend 2000 pages et qu’à ses dires, il a mis juste 20 ans à écrire, a obtenu le permis de publication du Ministère de l’Education vietnamien. Au Vietnam, rien que distribuer une feuille volante A4 pour faire la réclame d’un baume ou d’un remontant exige un permis de la Police. A fortiori un ouvrage sur la transformation du vietnamien en chinois. Sans l’accord du Parti, même l’aïeule paternelle de M. Bùi Hiền n’ose un tel acte. Il ‘agit ici d’une campagne d’envergure, avec planification, machination, stratégie et large diffusion afin de préparer l’esprit des Vietnamiens, en vue d’éviter leur perplexité le jour pas très lointain où la langue vietnamienne sera complètement abolie.

On crée une sorte de chinois particulier à telle ou telle région ou secteur, dans le but de tromper un peuple avant de détruire son langage, de l’assimiler doucement sous la direction et le commandement des autochtones qui sont chargés de réaliser l’annexion lequel dans le plan de 60 ans débute en 2020 et prend fin en 2060. A cette date le Vietnam ne sera plus qu’une province.

  1. Bùi Hiền ment, le Parti lui aussi ment. « L’alphabet de réforme de l’écriture vietnamienne » en question est entièrement l’œuvre du « Département de linguistique chinois », dont le chef est le professeur Từ Hướng Hòa (troisième fils du maréchal Từ Hướng Tiền) [ndt : les noms des Chinois sont phonétisés à la façon vietnamienne et nous ne pouvons les rendre en pinyin, faute de connaître les caractères correspondants] ; son élaboration s’est terminée en mars 1998, sous le Secrétariat général de Jang ZeMin (1989-2002). Maintenant, c’est le moment d’ordonner au Pouvoir vietnamien de remplir leur mission de diriger les Vietnamiens sur la voie progressive de l’assimilation et de l’intégration dans la société chinoise, de façon « paradisiaque », pacifique, au point qu’ils fassent volontairement don de leur pays pour qu’il devienne une province de la Chine !

Uông Dương — petit-fils paternel de Uông Tinh Vệ, président de la république chinoise de Nankin (1940-1944) qui collabora ensuite avec les Japonais puis avec Mao ZeDong, dont le successeur était Tchang KaiChek, et dont le benjamin Uông Triệu Quang, garde de corps de Mao à 17 ans avant d’être nommé à 40 ans « Chef du Service de protection du président Mao » eut pour fils aîné Trương Dương —  est un disciple fidèle de Xi JinPing, membre permanent du Bureau politique, vice-premier ministre de l’Institut des affaires étatiques, cumulant 5 fonctions : 1- Chef de la cellule des opérations de coordination au pays Ouighour, 2- Chef de la cellule des opérations de coordination au Tibet, 3- Chef de la cellule des opérations de coordination en Mongolie intérieure, 4- Chef de la cellule des opérations de coordination en Formose, 5- Chef de la cellule des opérations de coordination au Vietnam. Autrement dit Uông Dương c’est le dirigeant du « Palais des colonies », celui qui a la compétence absolue sur le sort des pays susdits.

Il y a un an, à 16h de l’après-midi du 12-1-2017, au Grand hall de la rue du peuple à Pékin, M. Nguyễn Phú Trọng a signé « 15 accords » à caractère de dépendance et de soumission à Pékin. Mais l’accord n°16 n’a pas été signé sur un texte, seulement signé oralement , c’est-à-dire que c’est un « accord secret ». Il s’agit du texte « Réforme de l’écriture vietnamienne » pour qu’elle ait la consonance du chinois, que Uông Dương  remet en main propre à M. Nguyễn Phú Trọng. Le Ministère de l’Education nationale apprendra le vietnamien sinisé aux élèves du primaire en 2023, aux élèves du secondaire général en 2026 et aux étudiants de l’université en 2030.

En 1969, Zhu EnLai fit savoir à Lê Duẩn que la Chine était en train d’avoir un plan de relation diplomatique avec les Etats-Unis, et demanda au Vietnam de rester « dans la défensive », d’utiliser la solution politique et non militaire, de ne pas « attaquer » continuellement le Sud. En mars 1969 Lê Duẩn vint rencontrer Mao ZheDong dans le Hunan (pays natal de Mao). Lors de cette rencontre Mao lui posa une question perfide : « Est-ce vrai que dans l’histoire le Vietnam a battu l’armée mongole des Yuan ? ». Lê Duẩn modestement répondit « En effet. » Mao ZheDong de dire : « C’est de l’histoire ancienne. Mais aujourd’hui et plus tard je veux déplacer 500 millions de Chinois des miens pour les installer dans toute l’Asie du Sud-Est, et le Vietnam est le tremplin dans cette campagne, qu’en pensez-vous camarade ? ». Lê Duẩn répondit : « Le camarade président peut faire ce qu’il veut, pourvu qu’il ne pousse pas le Vietnam dans ses retranchements par l’artillerie, les tanks et les missiles ? » Mao ZheDong le questionna encore : « Si nous voulons utiliser le Vietnam comme un tremplin pour avancer dans le Sud-Est asiatique sans avoir recours à la guerre, il n’y a qu’un unique moyen, c’est que les deux pays doivent « coopérer ». Le sens du mot « coopérer » Lê Duẩn le comprend sûrement tout à fait ! S’il le comprend mais ne l’applique pas, c’est qu’il s’appuie sur l’URSS. C’est pour cette raison que le 17-2-1979 Deng XiaoPing ordonna aux généraux de corps d’armée Dương Đắc Chí et Hứa Thế Hữu de prendre le commandement de 600.000 soldats, avec 400 tanks et 2200 canons de 122mm, pour déferler à travers la frontière, raser 6 villes du Nord, « donner une leçon au Vietnam ». Dans cette guerre, quoiqu’on en dise, les Chinois ont perdu nettement. Furieux, Deng XiaoPing mit hâtivement en pratique la politique de « Réforme en 4 stades ».

A la mort de Lê Duẩn le 10-7-1986 (à l’âge de 79 ans), Nguyễn Văn Linh le remplaça au poste de Secrétaire général du 18-12-1986 au 28-6-1991. Nguyễn Văn Linh « coopéra » systématiquement avec Pékin d’après le « traité secret » signé à Cheng Du (Sichuan) le 4-9-1990, dans lequel existent 10 articles qui stipulent précisément : « 1- Annexer la terre ferme (l’opinion se trompe en pensant que le Vietnam cède du territoire, des eaux territoriales. La vérité est que c’est une annexion progressive). 2Annexer la mer. 3Annexer l’économie. 4- Annexer la défense nationale. 5- Annexer la police. 6- Annexer l’espionnage. 7- Annexer le renseignement. 8- Annexer la population migrante. 9- Annexer la culture. 10- Avant l’annexion du territoire il y aura un délai de 17 ans pour l’annexion de la langue.

En 42, Lưu Tú, l’empereur Quang Vũ des Han donna l’ordre au général Mã Viện de prendre le commandement de 20.000 soldats pour envahir le Vietnam. Au bout d’un long combat, les troupes des deux sœurs Trưng en manque d’équipement et d’expérience, ne purent résister contre l’armée aguerrie de Mã Viện. Après sa victoire sur les sœurs Trưng, Mã Viện fit décapiter le tiers de la population vietnamienne et exterminer les trois lignées [du père, de la mère et du ou de la conjoint(e)] des familles Trưng, Thi, Đô, Lá, Thiều, Ngọc…, raison pour laquelle ces familles n’existent plus au Vietnam. Mã Viện s’adressa ainsi au roi Lưu Tú (le fondateur de la dynastie des Han de l’Est) : « Le Vietnam [ndt : à l’époque le Vietnam s’appelait Lĩnh Nam] a des lois propres, des coutumes propres, un langage différent de celui des Han, pour les assimiler il faut supprimer leur langue ». Mais les Vietnamiens, d’un côté « combattirent par la guérilla » durant des centaines d’années jusqu’à ce que Ngô Quyền déclarât l’indépendance, de l’autre côté firent semblant de coopérer avec les éparques chinois, apprirent le chinois, écrivirent en chinois, mais quand ils parlaient entre eux, ils utilisaient leur langue. Ils n’osaient l’appeler langue du Nam (Nam ou Sud = An Nam ou Sud pacifié) et la désignaient par « Nôm » en prononçant le mot de travers. Ils maintenaient opiniâtrement les coutumes, les lois, la langue de leur peuple, ce qui fait que le Vietnam est le seul pays parmi les Cent Việt à ne pas être assimilé à la Chine et à se perpétuer plus de 4000 ans.

L’homme de culture Phạm Quỳnh, avant d’être fusillé avec M. Ngô Đình Khôi (frère du président Ngô Đình Diệm) et Ngô Đình Huân (fils de Ngô Đình Khôi) dans le bois de Hắc Thú (Huế) en août 1945, a laissé cette parole historique : « Tant que la langue vietnamienne subsiste, notre pays subsiste. Que la langue vietnamienne disparaisse et notre pays disparaît. » Le grand écrivain Voltaire a aussi dit : « La patrie c’est le point auquel notre cœur est attaché » [ndt : la citation exacte est « La patrie est aux lieux où l’âme est enchaînée ».

Si la langue est abolie, le peuple disparaît avec elle ! Parce que la langue fait l’homme. C’est l’homme qui édifie la patrie. Si sa langue n’existe plus, l’homme devient un esclave et sa patrie tombe dans le néant, elle est effacée de la carte du monde, les coeurs seront brisés et les larmes couleront en fleuve, car « l’eau s’écoule pour toujours sans revenir à la montagne (Tản Đà) [ndt : il s’agit d’un vers du poète Tản Đà, où le mot « nước » = eau désigne aussi le pays].

Orienteurs d’opinion et drapeaux rouges vietnamiens

En dépit de ses engagements en faveur des droits de l’homme envers l’ONU au point d’obtenir un siège au Conseil des droits de l’homme de 2014 à 2016, le Vietnam communiste ne cesse de bafouer les libertés civiques des citoyens, de réprimer par tous les moyens la liberté d’expression et d’association.

Non contents d’empêcher les citoyens d’émettre des opinions contraires à la ligne du parti au pouvoir, les Big Brothers de Hanoï veulent qu’ils aiment le parti et approuvent toutes ses décisions, aussi absurdes et immorales soient-elles.

Pour y arriver, le parti a axé ses efforts dès l’origine sur la propagande baptisée « dân vận » (agit-prop) avant sa prise de pouvoir, puis « tuyên giáo » (éducation par la propagande) après, dont les agents étaient tirés de divers organismes de l’Etat.
Ce n’est qu’en 2010, après un accord avec la Chine sur la coopération en matière de propagande que le Vietnam créa sur instigation et à l’imitation de son grand voisin une armée spécialisée de propagandistes chargés d’orienter politiquement la population, appelés « dư luận viên » (orienteurs d’opinion) dûment stipendiés. L’existence de ces orienteurs d’opinion n’est révélée au public que le 17/1/2013 via un article du journal Lao động (https://laodong.vn/xa-hoi/ca-nuoc-co-gan-80000-tuyen-truyen-vien-mieng-99679.bld).

Selon les chiffres avancés lors d’un congrès national de la propagande tenu à Hanoï le 9/1/2012 qui y sont rapportés, le nombre des orienteurs d’opinion ne cesse de grandir : de plus de 65.000 en 2011, ils sont 80.000 en 2013 ; depuis combien sont-ils, on l’ignore. Ce que l’article nous apprend c’est qu’ils sont présents partout, jusqu’au niveau des villages.
En septembre 2017 paraît dans le blog des étudiants vietnamiens pour les droits de l’homme une intéressante confession d’un orienteur d’opinion (https://hoisinhviennhanquyen.org/2017/09/09/tam-su-cua-mot-du-luan-vien/ ) dont je donne ci-dessous la traduction. En confrontant les divers documents concernant ces agents propagandistes, on peut estimer que leur nombre actuel tourne autour de 100.000.

Alors qu’en 2012 ils ne travaillaient qu’à temps partiel à côté d’une autre activité puisque leur salaire était appelé indemnité (équivalant à de 1/10 à 1/3 du salaire minimum) et avaient donc une autre activité à côté, depuis 2015 ils exercent leur métier à plein temps avec un salaire variant de 3 à 10 millions (120 à 400 USD) selon leur importance. Si on prend 5 millions đồng comme salaire moyen, on voit que le pouvoir dépense rien que pour sa propagande 24 millions USD par an.
Quelle est donc la mission de ces orienteurs d’opinion ?

A l’instar de la Chine, cette nouvelle armée de propagandistes sous la houlette du Service de l’éducation par la propagande (Ban tuyên giáo) a d’abord été instituée pour contrer la prise de conscience du citoyen de ses droits et la prise de sa libre parole grâce à Internet. En dehors de leur ancienne activité de glorification du parti, de débusquement des mauvaises pensées et d’attaque de leurs auteurs, ils sont chargés d’entretenir des polémiques contre les bloggers et facebookers par des commentaires dans les pages de ces derniers ou par des écrits sur leurs propres sites.

Comme la plupart d’entre eux n’ont qu’une instruction limitée, ils sont incapables d’opposer à leurs adversaires d’autres objections que des arguments ad hominem, et en fait de controverse, leur intervention consiste en des affirmations mensongères et des insultes des plus ordurières. Face à un adversaire trop populaire, il leur reste la possibilité de multiplier les plaintes et protestations sous des prétextes fallacieux auprès de Google et Facebook pour faire fermer leur compte. En attendant de pouvoir se passer de ces géants et de les remplacer par leurs équivalents chinois comme en Chine afin de museler complètement l’opinion.
Officiellement, les orienteurs d’opinion se cantonnent dans le travail « intellectuel », mais pour intimider les dissidents et éventuels opposants, ils passent aussi à l’action.

Ils secondent la police dans le harcèlement des démocrates en se livrant à des actes ignobles genre insultes obscènes, jets de pierre, de peinture, de sauce puante, ou d’excrément allant jusqu’au tabassage en règle, choses que la police ne peut faire publiquement sans motif légal.

Ces voyous oeuvrèrent ouvertement en nombre vêtus de maillot aux couleurs du drapeau national communiste (rouge à étoile jaune) lors des manifestations de 2014 et 2015 contre la Chine à propos des Paracels et Spratly. Leurs exactions furent telles que les autorités durent se désolidariser d’eux, déclarant que les « drapeaux rouges » sont des « citoyens patriotes » dressés spontanément contre les « forces ennemies ». En fait les voix dissidentes ont commencé à s’élever au Vietnam à cause de l’occupation de ces îles par la Chine, et c’est pour lutter contre toute opinion anti-chinoise que fut créée à l’instigation de Pékin l’armée des orienteurs d’opinion dont la troupe des Drapeaux Rouges constitue en réalité la garde de choc destinée à la protection des intérêts de la Chine.
Or actuellement la seule force capable de résister aux manigances chinoises est la communauté catholique des provinces côtières du Centre qui n’a pas cessé de manifester depuis avril 2016 contre l’entreprise chinoise Formosa coupable de la pollution de la mer.

C’est ainsi qu’une Alliance de Drapeaux Rouges (Liên minh cờ đỏ) créée en mai 2017 prétendument à l’appel de plusieurs organisations patriotiques pour prêter main forte à la police – obligée malgré tout de respecter certaines formes – dans la répression des « réactionnaires », est venue tenir sa première réunion les 29-30/10/2017, au village de Sơn Hải, district de Quỳnh Lưu, province Nghệ An, à côté de la paroisse Văn Thai.

700 Drapeaux Rouges venus des diverses provinces du pays, soi-disant spontanés et non stipendiés, s’y sont livrés en toute impunité à des hurlements, menaces et jets de pierres contre les prêtres et leurs paroissiens. En donnant carte blanche à des fanatiques et voyous patentés pour exciter la population contre des communautés, le pouvoir est en train de susciter des pogroms dans un pays où la violence rentrée des habitants soumis à trop de contraintes risque, faute de pouvoir se déchaîner sur leurs persécuteurs (le parti) et leurs ennemis (la Chine), se défoule aisément contre des adversaires désignés.

Confidences d’un agent d’opinion (dư luận viên)

Traduction par Mme Dang Phuong-Nghi d’un document publié dans le blog de l’Association des étudiants vietnamiens pour les droits de l’homme, septembre 2017.

Tout d’abord, je vous affirme, mes amis, que je suis un être humain. Un humain normal quant à l’esprit, au savoir et à la réussite relative dans la vie. Alors pourquoi me traite-je d’« animal » ? Veuillez lire la suite pour en connaître la raison.

J’écris ces lignes pour me confier à vous après une nuit agitée passée à réfléchir sur l’humanité et sa condition. Le fait est que ce matin j’ai eu à aller au domicile particulier de mon supérieur, Secrétaire du parti dans la province X. Ma province est pauvre mais la résidence de mon supérieur ne cède en rien aux demeures des nababs et de méga-stars dont les journaux nous abreuvent de nouvelles. Comparée à celle de son confrère récemment limogé à Hà Giang, elle peut l’égaler bien qu’elle soit sise dans une ville où le pouce de terrain vaut son pesant d’or et non dans un trou perdu.

Laissez-moi me présenter. Je suis un jeune homme entré dans le parti il y a 10 ans, diplômé de l’Institut de la presse et de la propagande, qui travaille dans l’éducation par la propagande (tuyên giáo), métier qui n’existe que dans les pays d’idéologie socialiste.

Bien qu’il s’agisse d’un travail spécifique, nous sommes les enfants chéris du parti. Lisez l’article « Constituer l’armée des cadres d’éducation par la propagande de la province Lào Cai, étape 2011-2015, en vue de 2020 » pour voir combien la tâche d’éducation par la propagande est considérée par le parti. Une province pauvre et peu peuplée comme Lào Cai a besoin de 3000 agents spécialisés dans l’éducation par la propagande, non compris leurs collaborateurs dans les communes – chaque commune ayant déjà de 8 à 13 propagandistes !

Je calcule qu’étant donné en moyenne chaque agent d’éducation par la propagande reçoit un salaire de 5 millions đồng ( ~200 USD) /mois, cette province indigente dépense chaque mois 15 milliards (600.000 USD), chaque année 180 milliards (7,2 millions USD) pour la propagande. Si l’on multiplie ce chiffre pour tout le pays on aura le chiffre énorme de 11.520 milliards (460,8 millions USD), et c’est le chiffre minimum car il se base sur la province la plus pauvre). Je pense qu’il se peut que la recette annuelle des impôts de cette province suffit tout au plus à nourrir son armée d’agents de l’éducation par la propagande.

Mon salaire actuel est le double du salaire moyen susdit (de l’ordre de 10 millions/mois). Mon travail quotidien consiste à lire les textes écrits dans les blogs marginaux pour détecter la tendance de l’opinion, rassembler les informations et en faire le rapport aux dirigeants ; à étudier soigneusement les écrits pour trouver les failles et se baser sur elles pour attaquer l’auteur, susciter des doutes à son égard et noircir sa réputation. Parfois je vais à la rencontre de certains personnages considérés comme des activistes démocrates du secteur qui relève de ma responsabilité pour me mettre au courant de leur situation familiale et de leur pensée. C’est une sinécure au salaire élevé, avec des occasions de gagner encore plus grâce aux informations sur les projets gouvernementaux bientôt en réalisation. Si je suis content de ma vie et que ma conscience ne me tourmente pas, je n’écrirai pas ces lignes.

Aujourd’hui, je trouve que je ne suis pas un homme mais un chien, ni plus ni moins. Dès que je mets le pied dans la demeure imposante de mon chef, deux gros et féroces bergers allemands s’élancent comme pour me dilacérer ; heureusement qu’une chaîne autour de leur cou les retient. Mon chef au teint clair éclatant s’écrie : « Bi, soyez sages », et les deux chiens retournent sagement à leur ancienne place. Je reprends mes esprits, quant à mon chef il semble content de quelque chose. « Féroces comme ils sont, ces chiens doivent obéir à leur maître, dit-il. Si l’un se montre difficile à mater, je l’affame pour qu’il devienne raisonnable ». Cela dit, il paraît très satisfait de son autorité dans un sourire plein de sous-entendu.

Nos échanges tournent autour de l’atmosphère politique actuelle : à propos de la Constitution, de l’affaire Đoàn Văn Vươn [ndt : habitant du district de Tiên Lãng, Hải Phòng, libéré de prison le 1/9/2017 après 3 ans et 7 mois d’enfermement pour cause de révolte contre la saisie arbitraire et violente par le Comité populaire local de ses 19 ha de terrain et marais pour élevage de crevettes], de la crise économique, de l’orientation des activistes démocrates… Il faut dire que les communistes comme mon chef sont très réalistes et avisés. Quand ils parlent au citoyen c’est tout autre : patriotisme, stabilité, sacrifice, le parti n’a pour intérêt que le peuple,…, mais en interne c’est simplement l’intérêt particulier et l’adversaire. Ils savent qui partage leurs intérêts, qui est dans le même barque qu’eux, qui ne peut quitter la barque. L’intérêt est toujours la carte qu’ils sortent pour marchander et évaluer la situation.

Après l’entrevue, je rentre chez moi le cœur lourd. Sur le chemin du retour le spectacle des pauvres malheureux s’unissant pour pousser une charrette pleine de briques, des groupes d’ouvriers et d’ouvrières du bâtiment retournant à pied chez eux, des gargotes, paniers et éventaires des marchandes, grand-mères et mères de famille, envahissant les rues, des trottoirs malpropres… heurte mes yeux.

Je me vois comme un chien, ni plus ni moins, un chien que son maître nourrit bien pour qu’il aboie. Il aboie pour engraisser son corps et gaver la famille de son chef cependant que le peuple vit dans la misère. Quand donc ces foules de miséreux peuvent-elles entendre des paroles pratiques de leurs plus hauts dirigeants ? Chaque jour ils triment du matin au soir ; que le soleil brûle ou qu’il crachine, ils travaillent et travaillent. Ils ne gagnent que juste de quoi manger par jour, le surplus coule régulièrement du patron de leur société à mon chef qui en réserve une partie pour me nourrir. Je me sens ignoble. Je suis un menteur, je dois mentir au peuple pour avoir mon bol de riz.

J’admire les gens comme le journaliste Đắc Kiên [ndt : Nguyễn Đắc Kiên, a été viré de son journal « Famille et Société » le 26/2/2013 pour avoir critiqué le Secrétaire général du parti Nguyễn Phú Trọng dans son blog], mais je n’ose pas faire comme lui. Je porte encore une charge de famille avec deux jeunes enfants et des parents… Je sais que si j’élève la voix, je ne serai qu’un héros éphémère, je ne résoudrai rien. Kiên est un parmi 7000 journalistes alors que je ne suis qu’un parmi plusieurs centaines de milliers d’individus. Jamais il ne manque de personnes faisant mon travail.

Le parti sait toujours qui nourrir généreusement et qui affamer. Les gens comme nous ont toujours un salaire élevé accompagné de privilèges comme l’achat d’appartement dans les ensembles collectifs (pour y habiter ou pour le louer), ensuite viennent les membres de la police et de l’armée. Je sursaute et ai le cœur serré quand j’apprends qu’aujourd’hui le salaire d’un enseignant ou d’un médecin ayant près de 10 ans d’ancienneté n’est que d’environ 3,5 millions (140 USD), alors que le nôtre s’élève au moins au double du leur.

Les dirigeants du parti sont toujours pragmatiques : A l’extérieur ils parlent de morale, mais à l’intérieur ils tapent sur l’intérêt, ils utilisent l’intérêt pour contraindre à la fidélité. Je suis réellement dégoûté quand dans les réunions secrètes internes les dirigeants n’ont pas besoin de se cacher pour dire ouvertement que nous devons faire tout notre possible pour maintenir le régime parce que seul ce régime gratifie les gens comme nos. Si le régime s’écroule, le métier de propagandiste disparaîtra, de la vie dans la soie et le velours, nous risquerons de tomber dans la mendicité. Quoi de plus sombre qu’une telle situation ?

Je trouve la lutte pour la démocratie déséquilibrée : Un côté est de peu d’importance avec quelques individus utilisant leur propre argent ou, s’ils reçoivent de l’aide de l’étranger ce n’est pas grand-chose parce que la Sécurité prête toujours attention aux histoires d’argent. Elle surveille et détruit aussitôt le réseau de transfert de devises. Le communiste est toujours pragmatique question argent. L’autre côté détient le pouvoir d’Etat, se sert de l’argent des impôts pour nourrir un gigantesque appareil de propagande avec un budget d’une dizaine de milliers de milliards tel le chiffre calculé provisoirement ci-dessus.

J’écris ceci pour que tout le monde comprenne la situation dans laquelle nous sommes empêtrés, nous autres les agents de l’éducation par la propagande. Sans d’autre choix, nous sommes obligés de nous efforcer de soutenir à fond la barque socialiste parce que si elle coule nous coulons aussi. Les gens comme nous sont réduits à l’obligation de se taire, de ne pouvoir rien dire.

Combattants démocrates, en dehors de la glorification d’un noble idéal : liberté, démocratie…, mettez-vous à trouver une solution qui concilie l’intérêt des gens comme nous avec le changement.

Aucun être humain qui voit un meilleur radeau n’est assez idiot pour s’employer à soutenir une embarcation sur le point de couler.   

En marge de l’APEC : proclamation symbolique de la suzeraineté de Pékin sur Hanoï et inculture grossière des dirigeants vietnamiens

Pour ceux qui doutent encore de la domination chinoise au Vietnam, il suffit de voir le comportement des dirigeants de Hanoï face à Donald Trump et Xi Jinping lors du sommet de l’APEC :

Sur invitation du président Trần Đại Quang pour les Etats-Unis et du Secrétaire général du Parti Nguyễn Phú Trọng pour la Chine, Donald Trump comme Xi Jinping ont tous les deux décidé de faire une visite officielle (de 1 jour pour Trump et 2 jours pour Xi) à Hanoï après la clôture du Sommet de l’APEC à Đà Nẵng le 11/11/2017.

Or, alors que les deux invités officiels sont également à la tête d’une grande puissance, seul le président chinois a eu droit aux 21 coups de canon à sa descente d’avion.

Histoire de marquer la position privilégiée de la Chine, autrement dit la sujétion du Vietnam, révélée en plus par la construction d’un grandiose Palais de l’Amitié Vietnam-Chine de 14.000m2 sur 3,3ha à Hanoï inauguré par Xi le 12/11, ainsi que la signature entre Nguyễn Phú Trọng et Xi Jinping de 12 documents et 7 textes portant sur la coopération entre les deux pays (c’est-à-dire en fait l’ingérence plus poussée de la Chine dans les affaires internes du Vietnam), en particulier en matière de défense nationale (contrôle des frontières par l’armée chinoise, document 12), de système bancaire (contrôle des banques vietnamiennes par la Commission de gestion et de contrôle des banques chinoises, doc. 11), de culture (éditions et media officiels vietnamiens sous la supervision du Bureau des éditions et de l’Union de la presse chinois, textes 4,5).

Sans compter une autre inauguration en grande pompe une semaine avant le Sommet de l’APEC, celle d’un autre bâtiment imposant, le Consulat général de Chine à Đà Nẵng, ville d’accueil du Sommet, mais surtout préfecture gérant les îles Paracels et Spratly, qui doit s’interpréter comme une affirmation devant la communauté internationale du pouvoir réel régnant sur le Vietnam et sur ces archipels.

A cette « profonde amitié » sino-vietnamienne vantée dans tous les media officiels et enseignée dans toutes les écoles, le peuple a profité des événements de l’APEC pour lui opposer un démenti formel. D’abord, par les milliers de « like » sur facebook accompagnant la traduction du discours de Donald Trump, en comparaison de l’absence de « like » et de nombreux « angry » concernant celui de Xi Jinping. Ensuite par la venue en masse de la population de Hanoï près de l’aéroport et dans les rues pour accueillir le président américain en visite à Hanoï, certains devant attendre des heures entières pour seulement entrevoir sa voiture, cependant que le convoi du président chinois laisse les Hanoïens indifférents.

Nữ phục vụ mặc áo yếm tại đại tiệc APEC hôm 6/11/2017.

Le mépris du peuple vietnamien pour ses dirigeants, qu’il n’ose exprimer qu’en privé, a trouvé dans un faux pas honteux des organisateurs de l’APEC l’occasion de se manifester ouvertement : le choix du costume porté par le personnel féminin désigné au service d’environ 300 participants de l’APEC lors du gala d’ouverture du sommet, un simple couvre-sein à dos nu par-dessus une jupe longue.

Cet accoutrement sexy, très impudique aux yeux d’une nation encore très traditionnaliste avant 1975, porté par des jeunes vietnamiennes en une occasion solennelle, devant des personnalités étrangères, n’a pu que choquer nombre de ceux qui l’ont vu en direct ou sur photo. En fait, ce genre de vêtement sexy a déjà fait son apparition officielle sur le dos d’un groupe de jeunes danseuses présentées au président Obama en 2016, mais son indécence ne fut pas relevée publiquement. Ce silence des media a dû conforter les autorités dans leur goût et leur inculture vulgaire.

Mais cette fois-ci le léger couvre-sein ne passe plus : de nombreuses voix se sont élevées contre l’image désastreuse donnée à la femme vietnamienne en une circonstance aussi importante, sous les caméras du monde entier. Devant l’indignation générale, les organisateurs de l’événement ont refusé de répondre mais leurs partisans ont pris comme justification le fait que c’était un costume traditionnel, argument aussi absurde que stupide : le cache-sein était en effet un vêtement traditionnel, mais une pièce de dessous, toujours couverte par une chemise ou une robe ; dans quel autre pays a-t-on l’idée de faire porter un soutien-gorge sur jupon ou une chemise de nuit à des hôtesses lors des cérémonies officielles sous prétexte de tradition ?

Les hôtesses habillées ainsi existent partout, mais sur des femmes de mœurs légères et confinées dans des bars et lieux de plaisir ! Un tel choix approuvé par les dirigeants vietnamiens ne montre-t-il pas leur vulgarité et leur mentalité de mafiosi ?

Nul étonnement à ce qu’ils vendent allègrement leur pays à Pékin.

Fichage informatique de la population vietnamienne

En réponse à une rumeur sur un changement de carte d’identité, le 4/11/2017, le Ministre de la police Tô Lâm a reconnu en effet que par le décret 112/NQ-C P, le premier ministre Nguyễn Xuân Phúc a signé l’abolition du livret de famille (sổ hộ khẩu) et du « certificat populaire » (chứng minh nhân dân, sorte de carte d’identité délivré par le comité populaire local) que tout citoyen doit exhiber quand il a affaire aux services officiels ; ces papiers seront remplacés par une unique «carte d’identité du citoyen » (căn cước công dân) gérée par le système de « matricule nominal individuel » (mã số định danh cá nhân).

Bien que le décret entre en vigueur dès le 30/10/2017, un responsable du ministère déclare que le changement ne pourra se faire qu’après la modification des lois et décrets sur la gestion du séjour des habitants et surtout après que « l’organisme des données nationales » (cơ sở dữ liệu quốc gia) ait fini la mise à jour de 15 informations de base sur les plus de 90 millions de citoyens ainsi que l’attribution des matricules (fin du travail estimée vers 2019).

Ces informations portent sur : 1. Nom et prénom de naissance ; 2. Date de naissance ; 3. Sexe ; 4. Lieu d’enregistrement de la naissance ; 5. Lieu d’origine ; 6. Ethnie ; 7. Religion ; 8. Nationalité ; 9. Situation matrimoniale ; 10. Domicile permanent ; 11. Domicile actuel ; 12. Groupe sanguin ; 13. Noms et prénoms, n° de la carte d’identité des parents, du mari ou de la femme ou du tuteur légal ; 14. Nom et prénom, n° de la carte d’identité du propriétaire du logement, lien avec ce propriétaire ; 15. Date du décès ou de la disparition.

Le matricule ou numéro de la carte d‘identité comprendra 12 chiffres : 6 étant les codes pour le siècle de naissance, l’année de naissance, le sexe, la province, la ville, le pays de naissance ; les 6 autres étant des chiffres aléatoires. Le processus de changement de carte d’identité se fera par étapes et concernera d’abord 17 grandes villes dont Hanoï et Saïgon.

Pourquoi un simple changement de carte nécessite-t-il une constitution de base de données, s’il ne s’agit pas là de l’amorce d’un contrôle informatique de la population à l’instar de la Chine ?

Le fichage de la population a donc commencé. Dans les 15 informations de base sont déjà introduites des éléments intrusifs tels les n°6, 7, 12 et 14. Qu’est ce qui empêche la Police d’y ajouter d’autres informations plus personnelles, en particulier les opinions politiques et autres ?

Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que les cartes d’identité informatisées seront en principe fabriquées en Chine, ce qui veut dire que les Chinois pourront, sans avoir recours au piratage, disposer des données, en particulier médicales, sur tous les Vietnamiens.

Sachant combien la Chine cherche à enrichir sa banque d’organes humains vivants et compte tenu du développement du trafic de ces organes dans ses provinces limitrophes, on peut craindre pour le sort futur de nos compatriotes.

 

Sur le changement de carte d’identité, voir :

http://www.doisongphapluat.com/tin-tuc/tin-trong-nuoc/khi-nao-chinh-thuc-bo-so-ho-khau-a208185.html

http://dantri.com.vn/xa-hoi/chinh-phu-dong-y-bo-so-ho-khau-chung-minh-nhan-dan-20171104192709052.htm

Semaine de l’APEC (Asia Pacific Economic Cooperation – Forum de coopération économique Asie-Pacifique)

du 6 au 11/11/2017 à Đà Nẵng :

Après les réunions des entrepreneurs et hauts fonctionnaires chargés de l’économie du 6 au 10, le11/11/2017 le Sommet de l’APEC verra les rencontres en petits comités de nombreux dirigeants de la planète, en particulier les présidents des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine.

21 pays/économies sont membres de l’APEC, créé en 1989 : Australie, Brunei, Canada, Chili, Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Hong Kong, Indonésie, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle Guinée, Pérou, Philippines, Russie, Singapour, Taipei, Thaïlande, Vietnam.   

En présence de tant de chefs d’Etat, c’est l’occasion ou jamais pour le Vietnam, pays hôte, de demander le soutien de nombreux pays pour la résolution de ses plus gros problèmes économiques en les mettant sur le tapis, en particulier le problème des attaques chinoises contre ses pêcheurs empêchés de s’aventurer loin de son littoral gravement pollué (par le rejet direct en mer des déchets des usines chinoises installées sur son rivage) pour gagner leur vie, ce qui a réduit à plat son économie halieutique malgré ses 3200 km de côte.

Mais par peur de son puissant voisin, le pouvoir de Hanoï a accepté de ne rien inscrire à l’ordre du jour qui puisse déplaire à Pékin, a fortiori ce qui évoque les exactions de la Chine en Mer orientale.

En conséquence de quoi, à part le prestige illusoire d’accueillir sur son territoire du beau monde politique, l’APEC n’a fait que plonger le Vietnam dans de plus grandes difficultés à cause des frais énormes dépensés pour sa tenue alors que le pays est quasiment insolvable et menacé de faillite.

 

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