Nous donnons ci-dessous la traduction d’un témoignage concret sur la situation catastrophique du Vietnam (catastrophique bien entendu pour seulement le peuple vietnamien, tétanisé par les mensonges et la répression). Pour comprendre les faits, il faut savoir que la collusion de Hanoï et Pékin pour une annexion en douceur du Vietnam n’écarte pas par prudence de la part de Pékin une intervention militaire. Car, fort de l’expérience des anciennes guerres avec le Vietnam, en particulier celle de 1979-89, et déterminé à garder définitivement le Vietnam dans le giron de la Chine, Pékin veut empêcher tout revirement ou rébellion en préparant la voie à une rapide et facile invasion militaire avec la complicité des vendus de Hanoï.

Cet article ne parle que d’une éventuelle invasion chinoise par la voie maritime. Il faut savoir que la situation est pire à la frontière terrestre grandement ouverte depuis une vingtaine d’années à tous les Chinois civils et militaires, et surtout à tous les produits mortels dont ils inondent le marché vietnamien

Le territoire vietnamien tout entier est arrangé pour tomber aux mains de la Chine

 (article de Phan Châu Thành publié dans Dân làm báo et repris dans STBN le 8/4/2018 – https://www.sbtn.tv/toan )

Photo d’une réunion de militaires vietnamiens et chinois. Sans les drapeaux indicatifs, qui peut les distinguer?

J’ai un ancien condisciple actuellement général dans la marine vietnamienne auquel j’avais demandé lors d’un repas entre copains il y a quelques années à Hanoï :

« Si aujourd’hui la Chine nous attaque par la voie maritime, combien de temps résistera ton armée ? » « Pas tout à fait trois jours », dit-il en riant.

« Pourquoi mourrez-vous si vite ? » m’étonnai-je.  Il rit de nouveau : « Il ne s’agit pas de mourir, mais de s’enfuir. En ces temps personne n’est assez sot pour mourir pour un autre ».

« Tu parles des soldats ou de vous autres les officiers ? »

« Des deux, mais les officiers sont les premiers à s’enfuir, ensuite seulement les soldats. Les soldats n’osent pas s’enfuir les premiers, ils se cachent seulement d’abord. Ce sont les officiers qui s’enfuient. »

Je m’inquiétai : « Pourquoi donc ? Les officiers n’ont-ils pas un mental plus élevé et ne doivent-ils pas donner l’exemple aux soldats ? »

« Si, mais les officiers savent qu’ils mentent du tout au tout et voient que leurs supérieurs mentent aussi du tout au tout, et chacun sait que la mort c’est à lui de la subir, alors que la victoire appartient aux chefs, quelle idiotie serait-ce de mourir en ce cas ! »

Nous rîmes de concert, considérant cette conversation comme une plaisanterie, étant donné que mon ami qui travaille à l’Etat-Major à Hanoï n’a pas à aller au combat. Mais il n’avait pas nécessairement plaisanté avec moi, car la plupart de ce qu’il me dit est vrai. C’est pourquoi je ne peux oublier [cette conversation].

Une autre fois, il y a environ un semestre, dans le train de nuit Saigon – Nha Trang, j’étais allongé à côté d’un jeune soldat revenant de permission à Cam Ranh. Je l’interrogeai sur la vie des soldats en service en ces lieux, et il me répondit sincèrement :

« Je ne suis conscrit que depuis quelques mois ; grâce au « concours » d’une connaissance je n’ai pas dû partir pour un poste lointain ou pour les îles [des Spratly], j’ai dû partir seulement pour Cam Ranh ; j’ai des permissions régulières, et si je sais offrir des cadeaux aux officiers je pourrai prolonger mes périodes de permission… »

« Les officiers ont-ils aussi des permissions régulières ? »

« Nos officiers sont tous des officiers de carrière, leurs familles habitent en permanence à Cam Ranh et Nha Trang, ils n’ont pas besoin de permission et peuvent rentrer chez eux quand ils le veulent, ils sont très heureux ! »

« Prennent-ils les repas avec vous ? »

« Non, ils ont des standards à eux, beaucoup plus élevés que ceux de nous autres les soldats ! Ils mangent séparément. »

« Quels sont donc les standards des soldats ? »

« Nous percevons 35.000 đồng [ environ 1,5 USD] par jour. C’est beaucoup, oncle, parce que nous vivons près du Commandement de la Région. Mes copains qui tiennent garnison au loin se plaignent énormément, ils n’ont que 28.000 đồng [1,2 USD] »

« Pourquoi seulement 28.000 ? » Je calcule mentalement, le cœur serré : mes soldats (mes ouvriers et ingénieurs) au chantier du port de Vân Phong peuvent manger pour 80.000 đồng [3,2 USD]/jour ces dernières années, somme augmentée l’année-ci pour s’élever à 100.000 [4,35 USD]/jour à cause de la hausse des prix, pourtant je m’apitoie de les voir souffrir, maigrir et brunir, je les oblige à se forcer à manger et m’inquiète de les voir quitter le chantier pour revenir à Saïgon, cependant que nos soldats …

Je m’égare encore hors de mon sujet. Mon idée est que, rien qu’en matière des repas, nos soldats manquent déjà de force combattante, sans parler de l’esprit combatif et de la confiance envers les gradés.

Revenons maintenant au sujet principal, la défense du territoire. Permettez-moi de raconter une troisième histoire. Il y a quelques mois, nous avons organisé un voyage de groupe de tourisme et d’exploration à l’extrême est continental de notre pays dans le but de vivre une journée au point méridien le plus proche des Paracels et Spratly.

Y aller est très difficile par la route ; nous ne soupçonnions pas que tout un secteur d’une vaste presqu’île avec un littoral de plusieurs dizaines de kilomètres ne comporte aucun habitant (ils ont été tous chassés) mais seulement un poste de frontière près du point extrême-oriental à l’abandon du fait que l’unité a été déplacée pour se rapprocher de la route nationale n°1, cependant que de larges routes construites pour le joindre du temps du « grand projet » de Vinalines sont désertées sans l’ombre d’un humain. Après renseignement, nous sûmes que c’est le sort d’une série de postes de frontière situés sur le littoral et les presqu’îles du nord et du sud de Vân Phong (dépendant de Khánh Hòa et Tuy Hòa) : Ces unités se sont retirées pour aller vivre parmi la population et la contrôler, sans surveiller la mer. De centaines de kilomètres du littoral sont laissés sans garde, mais avec de larges routes rejoignant la route nationale… Autrefois, elles y étaient postées pour seulement attraper ceux qui voulaient quitter le pays [boat-people]… Les gardes de frontière vietnamiens ne pointent pas leurs fusils vers la mer mais les tournent contre le peuple !

Quatrième histoire :  Notre unité participe à beaucoup de grands ouvrages le long du littoral du Centre, afin d’assembler des équipements techniques modernes (rarement des produits chinois). De Dung Quất à Vũng Áng, Vân Phong… Mais partout nous voyons des chinois participer aux appels d’offres et les remporter pour réaliser la partie ponts et ports. Ils ne s’intéressent qu’à cela et mettent n’importe quel prix pour se faire confier ces travaux quoique nombre d’entrepreneurs vietnamiens peuvent les réaliser, mais ces derniers doivent tirer la langue parce que le prix proposé par les Chinois est trop bas…Ensuite, toujours, ces derniers enclosent toute une région maritime et tout un long littoral, empêchant les autres d’y accéder afin d’y réaliser les travaux des années entières.

Et souvent ces Chinois traînent les projets sans que personne puisse agir contre eux. Lorsque les travaux sont finis, alors seulement nous y allons assembler les équipements et personne ne sait ce qui peut être enfermé en dessous et à l’intérieur des blocs de béton des ponts et ports. Nous plaisantons souvent entre nous : le premier jour où la Chine attaque le Vietnam, ils feront sauter tous les ponts et ports d’une valeur de dizaines à de centaines millions de dollars (pouvant accueillir des bateaux de 150.000 à 300.000 dwt)… ou alors ils en prendront le contrôle pour en faire des super-points  de débarquement militaire à Dung Quất, Vân Phong, Vũng Áng et bien d’autres endroits au nord et au sud, particulièrement à Kiên Giang prêt aussi à cet effet.

Cinquième histoire : Je rentre du village natal de ma mère à Quảng Ninh ; à Hạ Long je rencontre quelques vieux amis, parmi lesquels un gros ponte spécialisé dans le nivelage de terrain et le remplissage de la mer pour vendre la plate-forme, riche à ne pas savoir où mettre son argent, qui se vante toujours de posséder une escouade de bulldozers archi-nombreuse ayant détruit on ne sait combien de collines et montagnes, rempli on ne sait combien de bord de baies de corail et de mangroves pour les vendre sur papier, depuis Quảng Yên à Hải Hà… Le voyant, je lui dis :

« Ton crime de destruction de l’environnement de la baie d’Along et de la plage de Tử Long mérite la fusillade ! »

Il ricane : « C’est difficile de me fusiller ! Tu dois d’abord fusiller tous les secrétaires, présidents et vice-présidents de la province et des districts de cette province de Quảng Ninh ! » Puis il entoure l’épaule de son voisin : « Eh, celui-ci aussi, qui est directeur du service des ressources et de l’environnement … » Je grimace et pense : C’est vrai, si je veux protéger l’environnement de la baie de Hạ Long et de la plage de Tử Long que je chéris, je dois fusiller presque tous mes anciens condisciples, parce qu’ils pullulent aux postes officiels de cette province natale de ma mère…

Je décrète ensuite : « Tu es encore coupable d’un autre crime ! Tu as amené tes bulldozers jusqu’à Tiên Yên et Ba Chẽ (deux districts frontaliers montagneux) pour y construire des routes descendant de la frontière pour que les Chinetoques puissent venir nous attaquer de nouveau. Lors de la dernière attaque, il n’y avait pas de route descendante et nos miliciens ont pu les arrêter. Cette fois-ci, il suffit de quelques heures pour que leurs voitures roulent jusqu’à Hạ Long ; de plus il y a le pont de Bãi Chấy. Vos mérites [envers la Chine] sont trop grands ! »

Le gros ponte se dégonfle nettement et murmure : « Qu’ils niquent leur mère les Chinetoques ! Ils ne veulent plus me payer mon travail ! Cela fait trop mal !  (Il injurie là les entreprises taïwanaises qui ont la concession des forêts pour 50 ans et l’ont engagé pour construire des routes permettant de monter « planter des bois ». Une fois les routes montant jusqu’aux sommets des montagnes terminées, elles n’ont payé ni pour son travail ni naturellement pour les bois).

Une dernière histoire : J’ai emmené tout récemment mon fils en visite sur les Hauts plateaux (Tây Nguyên), pour qu’il puisse connaître cette région. Certains tronçons de route passant par la piste Hồ Chí Minh venant d’être construits en grand mais étant extrêmement déserts, l’enfant me demande étonné : « Papa, pourquoi construisons-nous de grandes, belles et longues routes si personne ne l’emprunte, c’est pour quoi faire alors ? » Je soupire, amer : « Je donne ma langue au chat ! » Je ne peux quand même pas donner ma réelle opinion : « J’ai peur que l’on construise les routes pour que lorsque les Chinois attaqueront le Vietnam, ils pourront facilement s’emparer des Hauts plateaux et en prendre le contrôle puis s’emparer et prendre le contrôle de tout ce pays.

De retour de ce voyage sur les Hauts plateaux, je plaisante avec mon fils : « Fiston, apprends bien l’anglais pour aller étudier à l’étranger puis reste-s-y, comme c’est pour ta sœur. Sinon, apprends le chinois ! Notre pays va changer de langue nationale ! »

Oui, c’est ce que je pense. Le Vietnamien, le pouvoir vietnamien actuel a préparé le terrain et toutes les portes d’entrée dans le territoire pour que les Chinois l’envahissent le plus facilement possible. Le moral de l’armée et sa force combative sont déjà très déficients, sur-le-qui-vive elle … tourne les fusils sur le peuple. Les combattants chinois peuvent venir l’esprit tranquille !…

Ce pays semble avoir reçu des directives pour une douce passation de pouvoir en vue de son annexion à la Chine.

Reste un seul point : Notre peuple Việt consent-t-il à cela ?